Je suis profondément déprimé par les mesures sanitaires votées et bientôt applicables. La vaccination m'importe peu en elle-même, ce sont les mesures prises et ce qu'elles impliquent de renoncement de la part des français qui me désespèrent.
Je veux être clair : la vaccination fut un pas de géant pour la santé. Ses grands succès sont incontestables : éradication de la variole, quasi-disparition de la tuberculose dans les pays où le BCG est une obligation, lutte réussie contre la diphtérie, l'abominable poliomyélite, bientôt la rougeole (ou on peu l'espérer)...
Je ne parlerai donc qu'à peine de la maladie en cours. N'oublions tout de même pas qu'il s'agit d'une expérimentation vaccinale à grande échelle inédite dans l’histoire de la médecine. Le rapport final de l’étude clinique sera remis en... décembre 2023 ! Je cite Philippe Ségur :
" Compte tenu des nombreuses incertitudes qui pèseront jusqu’à la fin des essais sur les vaccins anti-covid, s’il est légitime de laisser aux volontaires, en particulier aux personnes vulnérables, la possibilité de les recevoir en toute connaissance de cause, il paraîtrait contraire au droit en vigueur et aux principes qui fondent notre système libéral de vouloir les imposer à tous les citoyens. "
Je veux juste déplorer qu'aujourd'hui les français puissent considérer comme normal d'être surveillés, pistés, d'avoir à démontrer leur état de santé - ne serait-ce que pour aller boire un verre en terrasse - en exhibant à un tiers une partie de leur dossier médical pourtant confidentiel. Pire, ils en sont fiers, le réclament, conspuent celles ou ceux qui ne peuvent le faire sans se poser la question de leurs raisons qui peuvent être fort bonnes de ne pas s'être fait piquer. Je m'attends presque pour bientôt à des milices citoyennes pourchassant de leur vindicte leurs concitoyens réfractaires... J'exagère ? Il suffit de lire les commentaires guerriers nauséeux qui pullulent au pied de chaque article de presse, personnellement ils ne me réjouissent pas. La résurrection de la peine de mort est pour quand ?
Les pudeurs de jeune fille de ces dernières années quand à la surveillance exercée par les GAFA me fait aujourd'hui bien marrer. Jamais Facebook ou Google n'auraient imaginé aller jusque là où va aujourd'hui notre propre gouvernement. La santé des français a bon dos.
Les fichiers créés pour faciliter la gestion des cas-contacts, par exemple, sont effarants. La CNIL et le Conseil d'Etat les avait autorisés, tout comme le "passe sanitaire", parce que leur portée était strictement limité, y compris dans le temps. Voilà des portes enfoncées depuis longtemps sous prétexte d'un état d'urgence qui perdure sans vraiment que j'en comprenne la raison. Cela devient habituel, plus personne ne s'en préoccupe sauf quelques réfractaires - j'en suis - qui voient plus loin que le bout de leur nez, mais sont moqués et vilipendés par nos gouvernants, nos élus, nos représentants, considérés au mieux comme des complotistes, au pire comme des imbéciles dangereux, alors qu'ils ne font que défendre les principes fondamentaux de notre démocratie et les droits imprescriptibles de l'individu.
" Plus fondamentalement, ces systèmes apparaissent avant tout comme des outils de contrôle et de surveillance des individus, à un niveau sans doute rarement égalé dans nos sociétés modernes, au moins à une aussi large échelle. La très récente généralisation du passe sanitaire à de nombreux lieux culturels ou de vie sociale systématise ainsi l’idée d’un contrôle inédit, car mise en œuvre essentiellement par ceux qui ne disposent habituellement pas de ce pouvoir (gérants ou directeurs d’établissements par exemple) et donc par les citoyens eux-mêmes. La « société de vigilance » trouve ici peut-être une nouvelle traduction. L’espace public perd encore un peu plus de son anonymat. "
C'est le principe de la grenouille et de l'eau chaude. Quand les français réaliseront - s'ils le font - qu'ils sont ébouillantés il sera certainement trop tard. Mais non, ils le veulent, le réclament, l'exigent pour autrui. Mon pays sombre dans le masochisme imposé, s'y complait, et comme juste vise à essayer certaines formes de sadisme.
Je déplorais il y a quelques années les "principes de précaution" qui nous faisaient faire n'importe quoi. Nous l'avons poussé très loin... et ça me fait peur. Je vois peu à peu depuis quinze ans, et plus encore ces dernières années, mon pays se transformer en une société à la Orwell, auto-surveillée avec l'approbation des foules, dans laquelle ce que j'appelle moi la Liberté - de penser, d'agir, de se déplacer, de parler - devient une transgression ou un délit honteux forcément punissable. Je n'en veux pas !