dimanche 28 septembre 2014

Même en courant, je n'aurai pas le temps...


J'ai l'impression de courir après un temps qui fuit plus vite que j'avance, en ce moment. Ce n'est pas possible, on a dû m'en voler, quelqu'un me pique des minutes chaque heure qui passe.

J'avais mal aux pieds vendredi soir. A force de courir -littéralement- entre ma classe et mon bureau, histoire de caser un bout de mission de direction entre deux bouts de mission d'enseignement. Heureusement je dors mieux depuis quelques nuits, et mes réveils sont moins pénibles. Ce qui ne m'a pas empêché ce matin dimanche de me réveiller après ce que j'appelle un "cauchemar d'école", dans lequel je me reproche de ne plus faire aujourd'hui pour mes élèves quelque chose que j'avais le temps de faire il y a quelques années... Est-ce de la conscience professionnelle? Plutôt un effet du stress. Mais l'emprise de mes deux missions conjuguées est une réalité, et l'inflation des responsabilités depuis quinze ans en est une aussi. Le tout est d'arriver à dire "stop", à ralentir le jeu, à laisser tomber certaines choses momentanément -voire définitivement-, à reculer ce qui peut attendre sans dommage pour l'école et les enfants, à opérer un choix raisonné entre l'utile et l'inutile. Mais c'est devenu compliqué, même avec de l'expérience. Les instants de détente avec mes élèves et mes collègues deviennent rares, chacun avançant dans son coin sous la pression. Il faut se faire aussi à cette heure de la fin d'après-midi qui a disparu avec les nouveaux rythmes scolaires, car après trente-cinq ans ce n'est pas simple de plier son esprit à un changement de ce genre: autant venir travailler le mercredi matin me parait simple, autant mon individu reste virtuellement en classe de 16h à 17h... C'est idiot, mais c'est ainsi.

Ce fut, c'est encore une rentrée compliquée. Rien n'a changé des exigences et réclamations de mon administration de tutelle, et quand je vois de quelle façon elle conçoit une "simplification", avec le programme en ligne de création du PV des élections de parents d'élèves -qui finalement complique le truc-, je me dis qu'on est mal barré. Si tout le référentiel-métier est de ce goût là...

Il y en a un qui va revenir goûter aux joies de la mission de directeur d'école, c'est Jac. La direction académique du Vaucluse est contrainte par le tribunal administratif à réintégrer Jacques Risso dans ses fonctions de direction. Il faudra un jour qu'on m'explique ce que fut l'intérêt de l'éducation nationale dans cette histoire, à bafouer les droits les plus élémentaires d'un individu, fut-il fonctionnaire. On me racontera un jour aussi si l'IEN qui fut à la base de cette histoire lamentable coule toujours des jours heureux dans la forteresse éducative. Bon retour parmi nous, Jacques. J'espère qu'il ne te restera pas trop de séquelles de l'humiliation qu'on a voulu te faire subir.

Bon, je vous laisse, je vais essayer de penser à autre chose qu'à l'école. Y'a plein de foires aux vins partout, y compris sur le net, je vais essayer de compléter ma cave. Bisous à tous.

samedi 20 septembre 2014

Excédé !

Je n'ai jamais été autant excédé qu'en cette rentrée après seulement trois semaines d'école. L'ambiance générale est détestable, rien n'a changé dans les injonctions et exigences institutionnelles pour le directeur d'école que je suis, et tout le monde s'excite pour des clopinettes ou avec des objectifs inavouables.

Les syndicats d'enseignants s'agitent en permanence, submergeant quotidiennement ma boîte de courriel officielle d'enquêtes superfétatoires -comme si on ne connaissait pas l'état moral des enseignants!- et de bulletins de victoire pour les clampineries les plus absurdes. Si je ne savais pas que les élections professionnelles approchent, je pourrais m'en douter. En attendant, j'ai autre chose à faire que lire ou relayer les quinze courriels quotidiens qui m'assaillent et noient l'important. Ouste, MAJ+SUPPR.

Mon administration me demande pour la semaine prochaine un tableau récapitulatif des diverses réunions officielles ou non qui auront lieu pendant l'année... Comme si j'en savais quelque chose! J'ai pris l'habitude de placer par exemple mes conseils d'école en fonction des possibilités de chacun de ses membres et des contraintes locales. Logique, non? Du moins si je veux que tous puissent y assister. Il est rigoureusement impossible de donner aujourd'hui certaines dates, à moins de se foutre avec allégresse de ses partenaires, ou d'en changer dix fois avant de trouver la bonne. Si l'objectif de mon administration est de posséder un tableau qui en fin d'année s'avérera finalement totalement faux... Qui parle de temps et d'énergie foutus en l'air? Ah la la, quel mauvais esprit.

Je lis sur le Bulletin Officiel les nominations de "référents" divers -laïcité, numérique... en attendant je suppose un préposé aux confettis-. Encore des gugusses qui émargent royalement au budget de la princesse et qui vont venir nous casser les pieds dans nos écoles avec les idées ou les exigences les plus absurdes. Avec le salaire d'un seul d'entre eux on pourrait équiper largement en ordinateurs neufs dix écoles dans une année. Mais nos gouvernements successifs plantent des fonctionnaires inutiles dans notre ministère, il pousse ensuite des impôts et des courriels...

Je lis sur les forums du GDiD que certaine association de parents d'élèves réclame à des collègues le listing complet de leurs familles inscrites à l'école et qui ont autorisé la communication de leurs coordonnées. Je n'avais jamais vu ça non plus! Le code de l'éducation est clair, un directeur d'école ne peut pas s'opposer à une telle demande. Mais la façon dont elle est faite interpelle, car manifestement il s'agit de constituer un fichier informatique. Je rappelle cordialement aux directeurs d'école que s'il doivent répondre à la demande, RIEN ne les oblige à le faire de la façon suggérée, ce qui est d'ailleurs très bien exprimé dans la discussion du forum cité. Outre le travail supplémentaire exigé des collègues dans cette situation, qui vont devoir vérifier toutes les fiches de renseignement afin de ne pas commettre d'impair, je me pose tout de même la question de la raison qui amène une association à vouloir créer un tel listing. La concomitance de cette demande avec certains évènements récents me titille l'occiput, qu'il s'agisse du retour en politique d'un personnage exécrable et mal rasé, ou de l'excitation de divers groupuscules douteux qui s'exaltent autour de thèmes clivants comme une prétendue théorie du "genre" ou autre. Bref... je suis dubitatif.

La période et l'ambiance sont bien détestables. Comme dirlo de plus je ne vois toujours pas la simple extrémité du bout de l'ongle de l'orteil gauche du fameux "référentiel-métier" qu'on nous avait promis pour avant-hier, et dont de toute façon je doute clairement qu'il facilitera notre mission. Qu'il la compliquera en revanche face à notre administration j'en suis de plus en plus convaincu.

Je suis excédé, j'en ai ras-le-bol, plein le [...], plein le dos, plein les bottes, plein le fond des godillots, j'en ai marre, j'ai le bourdon, j'ai les boules, j'en ai soupé, j'en ai ma claque, de cette mission de direction d'école qui me bouffe mon temps et mon énergie sans retour malgré les constats, enquêtes, rapports, cafés ministériels et beaux discours. Il n'y aurait pas les sourires de mes parents d'élèves et les cordiales poignées de mains des élus et techniciens de ma commune d'exercice, il y aurait belle lurette que j'aurais lâché l'affaire. J'en vois tellement autour de moi qui le font...

mardi 16 septembre 2014

Plumé, farci, enfourné...


J'ai un peu l'impression de m'être fait allègrement plumer puis farcir, et de me laisser enfourner sans protester. C'est curieux tout de même, cette sensation d'être un parfait couillon.

Mme la Ministre prend le café avec des parents d'élèves, pendant que je me tape le boulot. J'aurais bien aimé prendre le café aussi, mais il faut croire que les directeurs d'école puent de la gueule, surtout ceux de province. Mauvais présage, qui me rappelle le ci-devant Giscard prenant son petit-déjeuner avec des éboueurs. On est dans la politique de haut niveau, là, qui empeste sa fin de règne à plein nez. Ou le vote de confiance, allez savoir.

Pendant ce temps je me décarcasse avec une rentrée difficile -une rentrée de merde, soyons clair!- lors de laquelle une fois de plus (car rien n'a changé) tous les glandeurs professionnels appointés par le ministère pour ne rien foutre se rappellent à mon  bon souvenir après deux mois de farniente pour me réclamer à raison de quinze courriels par jour qui la preuve de ceci qui un tableau pour cela qui une paperasse supplémentaire qui elle non plus ne sert strictement à RIEN pour la bonne marche de mon école. Tout le monde s'agite dans des bureaux éloignés peuplés de bons à pas grand chose qui soudain se souviennent qu'ils doivent justifier leur propre existence, tout ça sur mon dos bien entendu. Car il est évident qu'un directeur d'une petite école maternelle comme je le suis n'a que ça à faire, puisque je passe mon plein temps avec mes élèves à me curer le nez en regardant le paysage par la fenêtre. J'oubliais! On m'a princièrement accordé 18 h de décharge sur les 36 h que je dois à des gosses exsangues après leur journée de classe. Quel bonheur! Car enfin tout le monde sait que le directeur d'école passé le temps de classe va s'installer dans son bureau pour se curer les ongles des pieds.

Il parait que le "référentiel" (Dieu que je hais ce mot!) va définir clairement ce que je dois faire ou pas, ce qui dépend de moi ou pas... Combien on parie que vont être confirmées les responsabilités idiotes comme celles qui consistent à envoyer à sa hiérarchie des tableaux récapitulatifs que personne ne lit? De toute façon, depuis le temps qu'on nous promet ce document et qu'il traîne partout sans montrer le bout d'une patte...

En ce moment comme vous je prépare comme de juste les fameuses "élections" des représentants des parents d'élèves... Que de temps précieux perdu, que de fric foutu en l'air dans ces centaines d'enveloppes dont la moitié au mieux finira à la poubelle, dans ces innombrables étiquettes, paperasses et listes diverses, tout ça pour se retrouver la plupart du temps en Conseil d'école devant des gens qui ne représentent qu'eux-mêmes. Joli symbole de cette fausse démocratie participative qui depuis des décennies tente de cacher les turpitudes de nos gouvernants sous un vernis amical. Je vais leur offrir le café, tiens.

Oh et puis zut. Cette rentrée a pour moi une mauvaise odeur. Chaque année arrive plus rapidement le moment où je touche l'ineptie de ma mission de directeur d'école dans les conditions dans lesquelles on m'oblige à l'exercer. Pourtant ce ne serait pas le boulot qui manquerait, si on me foutait la paix et me laissait choisir ce qui est important pour mes élèves et les familles. Mais pas question! L’Éducation nationale est un monstre centralisateur qui bouffe ses propres serviteurs au détriment de la plus élémentaire logique et de la plus élémentaire efficacité, il le restera.

Quinze jours d'école, déjà ras-le-bol. Et si je laissais tomber? Après tout, y'a plein de p'tits jeunes qui n'en veulent, qu'ils z'y aillent! Et qu'ils se fassent à leur tour plumer, farcir et enfourner. Directeur d'école, un métier d'avenir dans l'art culinaire.

samedi 13 septembre 2014

Trois citations...


Trois citations extraites des "Regards sur l’Éducation 2014" de l'OCDE, publiés le 9 septembre dernier...

Page 484:

Entre 2000 et 2012, le salaire des enseignants a globalement augmenté, en valeur réelle, dans la plupart des pays dont les données sont disponibles. La France, la Grèce et le Japon font figure d’exception : le salaire des enseignants y a diminué d’environ 10 % en valeur réelle durant cette période.

Page 488:

En France, l’écart de salaire réel moyen entre le préprimaire et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est de près de 30 %, tandis que l’écart de salaire statutaire entre ces deux niveaux d’enseignement n’est que de 10 %.

Page 500:

En France, en Grèce, en Indonésie, en Israël, en République tchèque et en Turquie, les enseignants donnent au moins 30 % d’heures de cours de plus par an dans l’enseignement primaire que dans le premier cycle de l’enseignement secondaire.

C'est rigolo, mais on parle jamais des salaires de l'encadrement. Quel est le salaire d'un directeur d'école ailleurs? Et quel est son temps d'enseignement... s'il en a un?

Des fois je suis un peu écœuré.


Pour que rien ne change ?


Les trois-quarts des écoles de ce pays viennent de passer aux "nouveaux" rythmes scolaires. Je suis dans le tas. Ne nous leurrons pas, ça coince.

Moi j'en tiens pour travailler le mercredi matin, je l'ai déjà écrit ici, je réclame ça depuis mes débuts dans le métier il y a trente-cinq ans. Et après deux semaines d'essai cela me convient pleinement, surtout que les journées de travail scolaire de mes élèves ont été raccourcies. Pas les miennes, je suis dirlo, donc sur le pont de toute façon. Et j'écris bien pour mes élèves les heures "scolaires", parce que le reste...

Dans ma commune, les NAP sont assez sympas pour mes gamins de maternelle: pas mal de sport ou assimilé, des activités calmes. Mais ça reste de la collectivité, même en petits groupes, et des activités dirigées donc forcément contraignantes. C'est un rythme à prendre, c'est bien encadré, les enfants ne se plaignent pas. Nous verrons plus tard pour la fatigue. En tout cas le jeudi matin mes disciples sont bien moins excités qu'ils l'étaient dans la précédente mouture... Et puis je peux faire le mercredi matin dans le calme des activités qui devenaient difficiles à organiser comme des gros ateliers graphiques ou de travail manuel, cela fait une pause au milieu de semaine dans le boulot habituel, et c'est agréable pour moi comme pour eux.

Non, si j'écris que ça coince, c'est parce qu'il me revient aux oreilles des situations aberrantes ou effarantes dans certaines communes. Je n'évoquerai pas Marseille qui est exemplaire dans le n'importe quoi précipité et dont le plains mes collègues directeurs d'école. Je ne parlerai même des ultimes réfractaires dans leur combat d'arrière-garde qui ont voulu se la jouer politique et perso pour se faire une réputation d'électron libre à coups de cadenas ou de serrures changées. Mais bien simplement de communes qui ont pourtant travaillé sur leur PEDT et ont organisé ça n'importe comment: horaires d'école ou de NAP ahurissants, contraintes exercées sur les enseignants et les directeurs, activités lamentables... Comment a-t-on pu laisser faire ça?

J'ai bien une réponse, mais elle ne va pas faire plaisir.

Je l'ai écrit ici de nombreuses fois, mais si quelqu'un connait bien son école, ses besoins et ses contraintes, c'en est bien le directeur ou la directrice. Pourquoi n'avoir pas donné aux directeurs une voix prépondérante sur le sujet, au lieu de laisser ça aux mains de certaines municipalités incompétentes -elles sont heureusement une minorité- avec une validation institutionnelle par des IEN et des DASEN qui ne voulaient voir que le respect des textes? On me parle de bien-être de l'enfant, et dans certaines communes les organisations arrêtées et validées vont à son encontre, ou à  l'encontre du fonctionnement serein des écoles. Ahurissant. Tout cela parce que souvent les avis des directeurs ou des CE ont été ignorés, ou méprisés, et le sont encore. Il y a des endroits où ça va péter! Volonté de sabotage? Certainement dans quelques communes. Simple ignorance? C'est possible. Mépris des enseignants et de leurs compétences? Probable.

Dois-je aussi évoquer le fait que PERSONNE n'a daigné imaginer que les écoles maternelles et élémentaires ont des besoins spécifiques et différents? Dois-je évoquer le fait que JAMAIS on n'a simplement pensé qu'un enfant de trois et un enfant de dix ans n'ont pas les mêmes besoins ni les mêmes compétences? On égalise tout, on rase gratis, rien ne doit dépasser... et surtout pas les tout-petits qui n'ont pas voix au chapitre ni leurs enseignants qu'on ignore superbement.

Quand reconnaitra-t-on aux directeurs d'école leurs compétences spécifiques? Le directeur est au-dessus des contingences personnelles, des desiderata de ses adjoints ou d'autres lorsqu'ils portent préjudice au bon fonctionnement global de son "établissement". En général le directeur d'école voit l'ensemble de ses élèves dans leur globalité, et n'a en tête que leur réussite, et forcément pour cela leur bien-être, leur plaisir de venir à l'école. C'est primordial, ça, bien au-delà de nombreuses contingences externes et des revendications politiques. Quand saura-t-on faire confiance aux directeurs d'école?

On me dit que le "référentiel" va sous peu être proposé aux représentations syndicales. J'ai personnellement du mal à imaginer que la DGESCO puisse proposer un texte qui aille à l'encontre de sa propre sécurité institutionnelle, et du confort de la hiérarchie. Nous verrons sous peu. Mais il ne m'étonnerait pas que soit par exemple conforté le rôle validateur, répressif, harceleur, tatillon, ubuesque, des IEN, au détriment de directeurs d'école qui resteront redevables envers leur IEN de divers tableaux de contrôle et autres calendriers impossibles à respecter dans les faits. La gestion des 108 heures dues par les enseignants hors présence des élèves est exemplaire dans ce domaine, qui répartit de la même façon partout les heures en question, sans seulement pouvoir imaginer que les besoins sont parfaitement dissemblables même au sein des écoles d'une même commune, comme entre maternelles et élémentaires.

Bref c'est quand même un peu le bordel, je le dis crûment mais je le pense. Les changements de ministre intempestifs n'y sont peut-être pas non plus pour rien. Sur le terrain, nous voyons un ministère qui coule, et nous continuons à tenter d'exercer notre mission vaille que vaille. Zut, c'est quand même l'avenir de nos élèves qui est en jeu! Alors merci d'avance de nous donner, à nous directeurs d'école, les moyens de sauvegarder ce qui peut encore l'être qui en vaille la peine, et de faire avancer l'école vers la pleine réussite scolaire de nos pitchounes, sans persister à nous accumuler les obstacles et les contrôles qui ne servent à rien sinon à perturber notre travail... et notre bien-être aussi. Enseigner réclame de la sérénité, chacun s'ingénie à nous l'enlever. Et vous vous étonnez du mal-être de la profession?

samedi 6 septembre 2014

Un petit pas de plus...


Je dois avoir des capacités de résilience peu ordinaires, ou alors c'est afférent à la mission du directeur d'école -comme un cal dans les mains pour un travailleur manuel-, mais j'oublie chaque année une fois faite à quel point la rentrée des classes peut réclamer énergie et temps! Pour diverses raisons inhérentes à mon école elle n'est pas cette année encore "bouclée", mais les choses avancent bien. Et puis je fort bien aidé, par une IEN et son équipe attentives, une mairie aux aguets et disponible, des ATSEM et des services périscolaires compétents, une collègue qui prend de nombreuses choses en main... Bref tout va bien malgré quelques péripéties attendues ou non. Et puis, je sais faire, après tant d'années...

J'ai aussi d'autres raisons de me réjouir. Après l'arrêté du 22 juillet sur les indemnités de sujétions spéciales pour les directeurs d'école, c'est la circulaire 2014-115 qui est parue au BO il y a quelques jours, et qui précise les nouveaux régimes de décharges de service et leur évolution pour les prochaines années.

Oui, je l'admets, ce n'est pas grand chose concrètement au quotidien. Mais c'est énorme symboliquement! C'est la première fois depuis huit ans qu'une amélioration -même légère- de nos conditions de travail nous est proposée. C'est aussi une reconnaissance de nos difficultés. Ces deux textes sont deux premiers pas vers un avenir moins contraignant. Bien sûr la suite va être importante, voire primordiale, puisqu'il va s'agir avec le "référentiel-métier" d'une définition claire de notre mission, nos responsabilités, nos devoirs. Ce "référentiel" (je déteste ce mot) sera la base de nos prochaines discussions, nous aurons un socle indiscutable et opposable pour discuter le bout de gras et aller doucement mais sûrement vers le statut de directeur d'école que j'appelle de mes vœux depuis tant d'années!

Nous ne sommes pas arrivés, le chemin est encore long. Chi va piano va sano. Le GDiD a eu raison d'insister et de ne rien lâcher, malgré les obstacles semés sur sa route, malgré les doutes et la fatigue, malgré les attaques incessantes de ses adversaires. Le GDiD va continuer, il est aujourd'hui un interlocuteur légitime, reconnu et apprécié pour sa compétence, son honnêteté et sa constance... autant de raisons de persister, le statut est au bout.

Bon, je retourne à ma paperasse et mes plannings. Oui, nous sommes samedi, mais vous faisiez quoi, vous?