Le directeur a passé un Noël un peu particulier. Arrivé sur les rotules aux vacances, il lui a fallu affronter aussi sec diverses réunions familiales peu reposantes et succomber à quelques agapes, affriolantes certes, mais dont la digestion après coup s'avère compliquée, les escargots ayant décidé sans prévenir de mener dans son estomac une bataille maritime contre les huîtres sur un océan de Montrachet et de Pouilly-Fuissé.
Heureusement, les vacances ne sont pas terminées, même si la perspective d'un réveillon proche me laisse dubitatif...
Ceci dit, sur le plan professionnel, l'année 2012 s'est mieux terminée qu'elle avait commencé. Alors que les directeurs d'école allaient rester sur le carreau d'une refondation dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est peu convaincante -pour ne pas dire repoussante-, l'action conjointe de certains syndicats et du GDiD a amené M. Peillon, ministre de l’Éducation nationale, à finalement considérer que ne pas traiter la question de la direction d'école serait peut-être une erreur. Pourtant les discussions au sein de la "graaaande concertation" montraient clairement un consensus quant à l'importance des directeurs d'école dans le fonctionnement du primaire. Il aura quand même fallu beaucoup d'investissement pour que le ministre reconsidère sa position de juillet 2012 -"la question n'est pas à l'ordre du jour"-, et des discussions auront donc lieu au premier trimestre civil de l'année qui approche.
Que faut-il en attendre? C'est bien le problème. La "refondation" prenant benoîtement l'allure d'un simple ripolinage, il ne faut pas se faire d'illusion quant à ce qui sera proposé au GDID. On peut craindre ne recevoir dans un joli papier cadeau qu'un simple hochet et deux clopinettes. Néanmoins, le dernier succès du GDiD en 2012 ayant été de finalement amener le SNUipp, après de longues années de conflit, à accepter de considérer l'association des directeurs d'école comme un interlocuteur valide, on peut espérer dans les négociations qui arrivent sinon un front commun du moins un élan fédérateur sur l'importance de notre rôle au sein de l'école française. Le mot "statut" leur fait encore peur. Mais le statu-quo, lui, est désormais clairement impossible pour tous.
M. Peillon n'a donc plus vraiment le choix. Un calendrier sera-t-il proposé? Sur des bases de discussion solides? On peut faire confiance au GDiD pour ne rien abandonner de ce qui a fait le combat de l'association depuis plus de dix ans. Et je pense que le statut nécessaire des directeurs d'école est désormais en vue.
Pour autant, 2013 sera une année difficile. Au-delà des difficultés inhérentes au métier d'enseignant, au-delà des difficultés financières ressenties par une profession paupérisée -je le sens passer aussi-, au-delà des perspectives peu réjouissantes d'une "refondation" qui loin de faciliter notre tâche risque au contraire d'en aggraver la difficulté, les discussions quant à l'avenir du métier particulier de directeur d'école seront ardues. Ce sera certainement une lutte pied à pied. Mais 2013 sera peut-être aussi l'année au cours de laquelle notre problème sera sinon réglé du moins en voie de règlement. Il nous faut donc conserver espoir et fermeté, et montrer que nous autres directeurs d'école de France, quelle que soit la taille de notre école, quelle que soit notre région d'exercice, nous sommes solidaires et déterminés.
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