Vous savez tous, chers collègues directeurs d'école, chers collègues enseignants du primaire, que le ministère vous consulte actuellement sur les programmes. Vous devez d'ailleurs consacrer trois heures -sur les cent-huit que vous devez à votre administration- à ce travail. Comme si nous n'avions que ça à faire en cette période d'élections, mais bon...
Vous avez peut-être reçu de votre DASEN ou de votre IEN une grille à remplir. Le problème, c'est que ces braves gens vous demandent de leur retourner le document rempli. Dans quel objectif? Logiquement il s'agirait uniquement de le transférer au ministère. Mais ne vous faites pas d'illusion! Votre IEN se fera un plaisir de lire votre prose.
De là à imaginer que votre IEN peut se servir de ce document comme d'un outil d'évaluation, il n'y a qu'un pas à franchir, assez facilement d'ailleurs. Et même s'il ne cherche pas volontairement à le faire, ce que vous y inscrirez restera à charge ou à décharge en ce qui vous concerne.
Inutile de dire que bien entendu vous ne pourrez guère dans de telles conditions rester aussi critique que vous souhaiteriez l'être. Arriverez-vous à écrire ce que vous avez sur le cœur, sachant que votre IEN fait partie de ceux qui se sont jetés comme des morts-de-faim sur les programmes de 2008 et les directives de Darcos et Chatel? Non, évidemment. D'autant que la période est malsaine dans l’Éducation nationale en ce qui concerne la liberté d'expression, si on en croit ce qui est arrivé à notre collègue Jacques Risso que je continuerai à soutenir contre vents et marées.
Dans sa grande sagesse -pour une fois- le ministère a imaginé la possibilité de lui faire parvenir directement votre prose. Vous n'êtes même pas obligés de la signer. Soyons clairs: vous ne devez rien à votre DASEN ni à votre IEN, vous n'avez pas à leur prouver que vous avez occupé ces trois heures à travailler là-dessus: ces heures vous sont accordées, point barre!
Alors, n'hésitez pas! En ce qui concerne, mes récriminations ont largement dépassé le cadre des programmes! Pour une fois qu'on vous demande votre avis, lâchez-vous: depuis des années voire des décennies tout se fait sur votre dos sans vous demander ce que vous en pensez, alors pour une fois dites ce que vous avez sur le cœur. Comme moi vous en avez gros? Vous ne supportez plus votre hiérarchie immédiate qui vous harcèle bien qu'incompétente et lâche? Dites-le, écrivez un poème, sortez six pages de prose.
Pour ce faire, téléchargez le document de réponse ici: http://eduscol.education.fr/cid73818/consultation-primaire.html puis renvoyez-le, signé ou non cela n'a pas d'importance (mais précisez bien que vous êtes enseignants du primaire), à cette adresse-là:
consultation.primaire@education.gouv.fr
consultation.primaire@education.gouv.fr
Et surtout ne vous laissez pas avoir par votre IEN! Vous n'avez rien à lui rendre, ni aucun compte, ne lui rendez rien ni aucun compte. Squizzez votre IEN, cela vous fera un bien fou, et peut-être que ça l'emmerdera un peu: chacun son tour.
Ah, juste un détail, n'hésitez pas à placer à la fin de votre document cette phrase que vient de me refiler un copain, et inspirée par le GDiD:
Il est indispensable d’affirmer et réaffirmer la liberté pédagogique des enseignants dans le cadre des programmes et dans leur manière d'évaluer (positivement) les élèves, comme il est indispensable d’enfin « reconnaître » la structure particulière de l'école primaire, maternelle ou élémentaire, dirigée et animée par un directeur au statut clair, précis et fonctionnel, qui seul peut garantir aujourd’hui le plein et total succès de ses élèves dans le cadre rénové de la Refondation tel qu’il est envisagé de nous le donner.
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