samedi 28 juin 2014

Le dirlo n'a rien à dire...


Aujourd'hui le dirlo n'a rien à dire. En revanche, il lui reste encore à faire, ce qui je dois bien l'avouer me devient chaque jour plus compliqué: chacun de mes actes, chacun de mes déplacements adopte ce rythme très original que nous connaissons tous, dit de "la limace", soit une lenteur certaine, l'allure traînante, l'aspect démoralisant du mollusque en général.

La limace ne parle pas -elle n'aurait de toute façon que peu à nous raconter-, mais en ce qui me concerne l'élocution est difficile, les mots se bousculent mais ne retrouvent pas leur ordre originel, je suis proche désormais du baragouin inintelligible. Inutile de me demander un discours compréhensible. Inutile également évidemment de me demander en règle générale de penser, j'ai un mal de chien à aligner deux idées, quand bien même une seule à la fois prend des allures étranges et s'échappe souvent dans des digressions stupéfiantes qui pourraient me faire suspecter de consommation de produits herbacés illicites si j'y étais sujet.

Pour ce qui concerne mon boulot de direction, j'ai eu je crois l'intelligence de boucler à mesure les choses les plus importantes, je suis à peu près tranquille maintenant car le plus gros est fait, et ce qui reste pourra attendre des jours meilleurs, fin août par exemple, quand j'aurai remis un peu d'ordre dans la vacuité presque totale de mon esprit surchauffé. Moi qui en temps normal fonctionne plutôt en mode supra-conducteur, là... euh...

Bon, le problème, ce sont les minots. Ils sont dans le même état que moi, ils n'en peuvent plus de l'école! Ils saturent totalement, sont proches du court-circuit. Alors évidemment ce n'est pas le moment de les lâcher d'une semelle, c'est la période idéale pour les accidents idiots. Je dirige donc le peu d'énergie qui parcoure encore mes neurones vers une surveillance active. Le boulot, en revanche, il n'en est plus question, mes pitchounes et pitchounettes de cinq ans n'ont plus rien qui rentre, autant essayer de discuter avec une motte de beurre. En plus, j'en ai quelques-uns qui fichent le camp pour cette prochaine et dernière semaine, ils s'échappent heureusement vers les bords de mer avec papy et mamy. Tant mieux pour eux, ils ont beaucoup travaillé, beaucoup appris, beaucoup acquis, qu'ils en profitent! Je les embrasse.

C'est même physiquement que je ressens durement cette fin d'année scolaire. Si j'osais je ne mettrais même pas mes lunettes pour me raser chaque matin tant la vision d’apocalypse qui s'inscrit dans le miroir matinal me fiche les jetons. Mais je me couperais de partout, alors je me rase sans vraiment me regarder. L'exercice est possible, j'en ai la preuve chaque jour.

Par chance je dors correctement. Enfin, quand j'écris "je dors"... je m’anéantis plutôt, je sombre dans un zéro absolu. J'adopte certainement aussi la position dite du "crapaud sur la table de dissection", ou du "bébé qui en écrase", poings fermés et membres écartés. Le schéma ci-dessous vous en dira plus:

Je précise que ma libido est totalement inexistante. Heureusement, je ne sais de toute façon pas vraiment ce que donnerait dans mon état un effort dans cette direction. Certainement pas grand chose, du moins pas grand chose de probant. J'ai une épouse compréhensive...

Chers collègues directrices et directeurs d'école, il nous reste encore quelques jours à tenir, mais j'espère peu à faire. J'admire sincèrement et profondément mes collègues du GDiD qui vont dans quelques jours retourner au ministère discuter le bout de gras pour notre avenir, je ne sais pas vraiment où ils trouvent la force de le faire. Je ne l'aurais pour ma part certainement pas. Félicitations messieurs, et surtout merci: vous bossez pour nous tous sans état d'âme ni discrimination, c'est fort appréciable. J'espère que tous vos efforts porteront effectivement leurs premiers fruits dès septembre, avec ce £$%@µ¤ de référentiel-métier que nous attendons avec impatience. Hop! Courage! J'espère vous croiser un jour pour le plaisir de vous payer un coup à boire.

Je ne sais si j'aurai des choses à vous raconter d'ici le 5 juillet. Alors je vous souhaite dès maintenant de bonnes et reposantes vacances d'été. Les miennes le seront forcément, c'est peut-être l'âge mais je n'ai plus vraiment le choix. Des bises à tous.

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