jeudi 26 février 2015

Du préservatif à la fourchette...

Vous trouvez les programmes du primaire trop lourds? Vous les pensez infaisables dans les délais impartis, surtout lorsque la moitié de votre classe est en difficulté voire en échec? Vous aimeriez qu'on commence par en enlever toutes les scories qui nous tombent dessus parce que les familles ou la société dans son ensemble ne font plus leur boulot? Vous en avez marre d'être à la fois enseignant, gendarme, assistante sociale et parent d'élève putatif, voire même curé?

Ben c'est mal barré mes amours, et vous allez pouvoir vous arracher un peu plus les cheveux. Jusqu'ici vous appreniez à vos élèves à traverser la rue ou à faire du vélo, vous leur donniez des cours d'éducation sexuelle et leur appreniez ce qu'est un préservatif, vous deviez leur apporter des rudiments de citoyenneté et de morale, vous aviez à faire régner l'ordre ne serait-ce que pour votre santé mentale, accessoirement vous pouviez enseigner quelques compétences et connaissances... On vous demandera bientôt de faire à tous crins du "numérique", que vous ayez du matériel ou non, que vous en ayez les compétences ou non, que vous soyez formés ou non. Et il vous faudra enseigner la "laïcité", du moins telle qu'elle est comprise dans la capitale. Eh bien sachez que désormais vous devrez également leur apprendre à bouffer.


La forme de la fourchette aura-t-elle une importance? Je m'attends à ce que bientôt on nous demande de garder les enfants la nuit, en pension complète, histoire de formater totalement toute une population française qui finalement je crois ne demanderait pas mieux que de faire des gosses pour les refiler à l’État. On est de plus en plus près des pires cauchemars d'Orwell ou Swift.

Je me demande si nos gouvernants socialistes n'ont pas un peu pété les plombs. Parce que quand on pénètre dans l'intime à ce point là, quand on ne supporte plus que son propre peuple puisse avoir des envies, des idées, des habitudes ou des mœurs différentes de celles que l'on prône, à défaut de les appliquer, il y a du souci à se faire. Vouloir imposer de "bonnes habitudes", de "bonnes idées", de "bons comportements", c'est soit une caricature, soit plus sûrement une dictature, et il n'y a rien de pire que celle de la bien-pensance, son nivellement, son refus de l'originalité, sa négation de la liberté. Tous semblables de l'Alsace -adieu la choucroute et le baeckeoffe!- au pays Basque -bye bye charcuterie!-, la cuisine au beurre sera honnie et vouée aux gémonies, tous nos plats seront élaborés à Paris dans les couloirs de l'Assemblée nationale où nos représentants seuls pourront continuer à fumer le cigare, boire un Cognac et se gaver de produits horriblement nocifs mais si terriblement bons.  Vive la norme! Mort aux particularités régionales! Tous clonés!

Moi qui ai toujours détesté ceux qui veulent penser à ma place, ou veulent mon bien malgré moi, je suis servi. Tenez, passez-moi le sel, je vais me réfugier dans mon énorme entrecôte copieusement arrosée de Gigondas, et je n'oublierai pas de me faire un café -sucré- dont je me délecterai en fumant un cigare. Et ça c'est mon vrai programme de l'heure qui vient. C'est quand ma retraite?

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