Bon, ça, c'est fait...
Quoi? Ben la rentrée, tiens!
C'est une plaie, ce truc. J'avais une copine, retraitée depuis belle lurette, qui disait chaque année: "La rentrée est faite? L'année est finie!" Il y a un peu de ça, il faut l'avouer. Je suis arrivé sur les rotules à la fermeture des portes en juillet, et une semaine après les hypermarchés autour de chez moi installaient les cartables dans les rayons... Pour décrocher, on fait mieux. Mais je me suis bien reposé cet été. Vous me direz, l'état dans lequel j'étais ne me laissait pas vraiment le choix. J'accuse sérieusement le poids des années, je sens dans tous mes os les cinquante-cinq ans qui approchent et étant entré dans la carrière à dix-huit ans je comprends mieux pourquoi les instits pouvaient il y a encore deux lustres prendre leur retraite à cet âge. Je suis usé, six semaines de tranquillité l'été ne sont pas de trop. D'autant que les soucis physiques et familiaux s'accumulent. Pardon? Oui, j'ai bien écrit six semaines. Et encore je me retiens. Il y a quelques indécrottables ahuris qui braillent de faire une pré-rentrée, moi quand les gamins sont arrivés frais émoulus (et moi pas très frais déjà moulu) cela faisait dix jours que je passais mes journées à l'école. Vous croyez que le boulot tombe tout cuit dans une école maternelle?
Si j'étais juste enseignant, je ne dis pas, je prendrais mon temps: quelques étiquettes de porte-manteau, et vogue la galère. Mais comme dirlo consciencieux qui préfère que tout soit prêt pour éviter les mauvaises surprises, eh bien c'est fou ce qu'on peut trouver à faire en amont! Une journée de pré-rentrée suffirait? Tu parles, Charles...
Et puis depuis mardi c'est l'avalanche! Les syndicats se réveillent, baillent un coup, et nous pètent leurs bulletins et autres courriels à la figure. L'administration me submerge de documents divers et variés (certains avariés aussi), et je suis heureux de constater que la simplification administrative est clairement en route puisque je reçois les documents trois fois (il manque la pièce jointe n°7 dans le premier courriel, le second semble correct -dommage que je n'aie pas le temps de le lire-, et mon IEN me le transfère aussi au cas où...). Non, pas trois fois, plus, puisque les circonscriptions ont été redécoupées, et que je reçois les courriels de mon ancien IEN tout autant que ceux du nouveau. Le bouton "Suppr" de mon clavier est dans les plus usés, il me sauterait à la figure que je n'en serais pas plus surpris.
Mme la Ministre a raison de se réjouir. Oui, cette rentrée fut calme. Moi ce que j'apprécie particulièrement c'est de n'avoir pas changé de ministre pendant les vacances. C'était lassant. Et puis les changements, il n'y a rien de plus chiant. Déjà que cette année je change donc de circo mais aussi de programmes, plus une nouvelle collègue -charmante et chevronnée heureusement-, plus un changement d'emploi du temps des personnels municipaux, plus... Chaque changement, si minime soit-il, représente pour le directeur d'école des heures et des heures et des heures de discussion et de boulot. Alors c'est bon, pour cette année j'ai déjà mon taf. Mais j'essaye de rester zen pour mes pitchounes. Mon Dieu qu'ils sont petits en début d'année, ces "grands" d'école maternelle! Des amours déjà bien "élèves" pour la plupart, parce que les enseignantes de Petite et Moyenne sections ont bien fait leur boulot pour les accompagner sur un chemin de vie que je leur sens pourtant compliqué. Allons, on va essayer de faire le maximum pour qu'ils soient heureux encore cette année et qu'ils apprennent des tas de choses, pour qu'ils arrivent à l'école en courant dans les couloirs, ce qui me fait crier mais dont secrètement je suis si content.
Allez les filles, allez les gars, je vous souhaite un bon mois de septembre. Au fait, pensez à valider bientôt vos effectifs sur base-élèves...
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