Non, ce n'est pas une erreur d'orthographe. Mettre deux "s" en lieu et place d'un seul "t" serait de ma part d'une telle légèreté que j'espère que vous n'y avez pas cru! En revanche, je déteste l'idée malheureusement trop vraie qu'aujourd'hui dans notre pays le technique a pris largement le pas sur le politique, je trouve ça très sale, et le terme "crasse" s'est imposé de lui-même. Il y a des mots, comme ça, qui traversent la tête, on ne sait pas trop pourquoi.
Nous ne sommes plus en démocratie, nous sommes en idées-toutes-faites-atie, ou bien-pensance-atie. Le peuple qui devrait avoir le pouvoir (δῆμος) est la proie de ses sentiments et se laisse berner par les élites techniques (τεχνό) constituées en grande partie d'un aréopage de hauts fonctionnaires complices des syndicats non-réformistes pour que rien ne change, que surtout rien ne change, tout en s'évertuant à nous faire croire le contraire. Il faudrait un 4 août pour nettoyer les multiples privilèges de cette nomenklatura qui se cache derrière de somptueux panégyriques à la gloire du bien-être du peuple.
Nos gouvernements successifs depuis plusieurs décennies sont fort coupables, ayant abdiqué les uns après les autres toute volonté, successivement incapables d'imposer la moindre réforme. Trente ou quarante ans de renoncement, que c'est beau! Nous en sommes au point où le moindre texte de Loi un peu perturbateur pour l'ordre administratif établi se voit englué rapidement dans les multiples strates d'une bureaucratie triomphante, qui ne fera jamais paraître le moindre décret d'application. Il faut dire que le jeu est facile, nos politiques ont la mémoire d'une moule, et tremblent de peur sur leur fauteuil Louis XV de perdre leur sinécure ministérielle. Et puis, cinq ans (au maximum), c'est si court... C'est bien la raison pour laquelle M. Debré avait en un autre temps prévu dans sa merveilleuse Constitution le renouvellement de la gouvernance à sept ans. Nos élites ont réussi à nous faire croire que c'était trop. Le peuple n'a aucune conscience, c'est un enfant de trois ans.
C'est ainsi que les directeurs d'école, qui perchés telle sœur Anne sur la tour de Barbe-Bleue ne voient rien venir sinon en ce début de printemps l'herbe qui verdoie, attendent depuis quatre ans une hypothétique évolution de leurs conditions de travail. J'allais écrire que rien n'avait changé, c'est faux, tout a empiré! Nous voilà responsables de la sécurité anti-terroriste de nos élèves, même si en cas de danger immédiat personne ne pourrait nous joindre faute de secrétariat ou de matériel adéquat. Bien sûr, nous avons toujours notre classe en charge. Bien sûr, les courriels injonctifs se succèdent, se suivent et se ressemblent. Bien sûr, nous sommes toujours rémunérés à coups de lance-pierre. Bien sûr nous sommes toujours et plus qu'avant encore les opportuns fusibles d'un système agonisant. Non, non, rien n’a changé, tout, tout a continué, hey hey!
Je ne doute pas de la volonté de réforme d'un présent gouvernement certainement un peu coincé financièrement. Mais je ne peux que constater son aveu d'impuissance face à l'extraordinaire capacité d'inertie d'un système administratif puissant dont plus personne aujourd'hui ne peut changer l'état stationnaire. Notre "haute" administration aux gigantesques privilèges se gave, elle a invité à sa table quelques syndicats qui se gavent tout autant dans de fabuleux organismes parallèles aux prérogatives ahurissantes. Tous ces braves gens qui d'après leurs discours ne veulent que notre bien s'empiffrent en veillant bien à ce que personne ne dérange l'ordre des plats ni n'effleure la dorure de leurs fauteuils.
C'est ainsi que la plèbe continue à trimer pour nourrir une caste omnipotente. C'est ainsi que les directeurs d'école s'effondrent les uns après les autres, tombent en dépression et s'y brûlent (c'est le principe du "burn-out"), démissionnent dans le meilleur des cas pour tenter de conserver leur santé mentale et physique. C'est ainsi que si nous obtenons finalement quelque chose dans les semaines et mois qui viennent, mai 2017 approchant à grands pas, ce ne seront que des clopinettes, des hochets compensateurs que nous agiterons vainement au-dessus de nos têtes en espérant effrayer les corbeaux. Vain espoir, bien entendu. Moi je n'y crois plus vraiment, à l'évolution de notre mission. Enfin, ça dépend des jours. Mais c'est plus de la méthode Coué qu'autre chose.
Nous ne sommes plus en démocratie, nous sommes en idées-toutes-faites-atie, ou bien-pensance-atie. Le peuple qui devrait avoir le pouvoir (δῆμος) est la proie de ses sentiments et se laisse berner par les élites techniques (τεχνό) constituées en grande partie d'un aréopage de hauts fonctionnaires complices des syndicats non-réformistes pour que rien ne change, que surtout rien ne change, tout en s'évertuant à nous faire croire le contraire. Il faudrait un 4 août pour nettoyer les multiples privilèges de cette nomenklatura qui se cache derrière de somptueux panégyriques à la gloire du bien-être du peuple.
Nos gouvernements successifs depuis plusieurs décennies sont fort coupables, ayant abdiqué les uns après les autres toute volonté, successivement incapables d'imposer la moindre réforme. Trente ou quarante ans de renoncement, que c'est beau! Nous en sommes au point où le moindre texte de Loi un peu perturbateur pour l'ordre administratif établi se voit englué rapidement dans les multiples strates d'une bureaucratie triomphante, qui ne fera jamais paraître le moindre décret d'application. Il faut dire que le jeu est facile, nos politiques ont la mémoire d'une moule, et tremblent de peur sur leur fauteuil Louis XV de perdre leur sinécure ministérielle. Et puis, cinq ans (au maximum), c'est si court... C'est bien la raison pour laquelle M. Debré avait en un autre temps prévu dans sa merveilleuse Constitution le renouvellement de la gouvernance à sept ans. Nos élites ont réussi à nous faire croire que c'était trop. Le peuple n'a aucune conscience, c'est un enfant de trois ans.
C'est ainsi que les directeurs d'école, qui perchés telle sœur Anne sur la tour de Barbe-Bleue ne voient rien venir sinon en ce début de printemps l'herbe qui verdoie, attendent depuis quatre ans une hypothétique évolution de leurs conditions de travail. J'allais écrire que rien n'avait changé, c'est faux, tout a empiré! Nous voilà responsables de la sécurité anti-terroriste de nos élèves, même si en cas de danger immédiat personne ne pourrait nous joindre faute de secrétariat ou de matériel adéquat. Bien sûr, nous avons toujours notre classe en charge. Bien sûr, les courriels injonctifs se succèdent, se suivent et se ressemblent. Bien sûr, nous sommes toujours rémunérés à coups de lance-pierre. Bien sûr nous sommes toujours et plus qu'avant encore les opportuns fusibles d'un système agonisant. Non, non, rien n’a changé, tout, tout a continué, hey hey!
Je ne doute pas de la volonté de réforme d'un présent gouvernement certainement un peu coincé financièrement. Mais je ne peux que constater son aveu d'impuissance face à l'extraordinaire capacité d'inertie d'un système administratif puissant dont plus personne aujourd'hui ne peut changer l'état stationnaire. Notre "haute" administration aux gigantesques privilèges se gave, elle a invité à sa table quelques syndicats qui se gavent tout autant dans de fabuleux organismes parallèles aux prérogatives ahurissantes. Tous ces braves gens qui d'après leurs discours ne veulent que notre bien s'empiffrent en veillant bien à ce que personne ne dérange l'ordre des plats ni n'effleure la dorure de leurs fauteuils.
C'est ainsi que la plèbe continue à trimer pour nourrir une caste omnipotente. C'est ainsi que les directeurs d'école s'effondrent les uns après les autres, tombent en dépression et s'y brûlent (c'est le principe du "burn-out"), démissionnent dans le meilleur des cas pour tenter de conserver leur santé mentale et physique. C'est ainsi que si nous obtenons finalement quelque chose dans les semaines et mois qui viennent, mai 2017 approchant à grands pas, ce ne seront que des clopinettes, des hochets compensateurs que nous agiterons vainement au-dessus de nos têtes en espérant effrayer les corbeaux. Vain espoir, bien entendu. Moi je n'y crois plus vraiment, à l'évolution de notre mission. Enfin, ça dépend des jours. Mais c'est plus de la méthode Coué qu'autre chose.
"Mai 2017 approchant"... Arf arf arf ! rien n'évoluera !
RépondreSupprimerJ'ai cessé de croire aux discours et aux idées de nos politiciens.
L'éducation priorité nationale ? Tu parles Charles !
Le fric y'en a pour envoyer les navions en Syrie ou pour ne plus réduire les effectifs militaires après les attentats de novembre.
Nous, on va prendre 10 euros et des poussières. Trop content !...
Alors mai 2017 ? Eh bien je ne voterai pas.
Quels que soient les candidats du second tour.