J'avais évoqué il y a quelques jours les difficultés de recrutement d'enseignants. Celles-ci se confirment douloureusement. Le pire est que les solutions sont parfaitement claires et connues! Mais qui osera résoudre le problème? Le nouveau gouvernement? C'est douteux, puisqu'on persiste à confondre les dépenses d'investissement nécessaires dans l'éducation avec des dépenses à fonds perdus. Il n'est pourtant pas besoin d'avoir fait des études d'économie pour le comprendre...
On peut difficilement me faire passer pour un suppôt du syndicalisme. Mais le syndicat SE-Unsa vient de faire paraître une lettre signée de son secrétaire général qui dit peu ou prou la même chose que moi. Je pardonnerai difficilement au SE leur signature en 2006 d'un protocole qui a enfoncé l’Éducation Nationale dans le caca, en entérinant un certain nombre d'inepties, -et ils l'ont payé cher aux élections professionnelles qui ont suivi- mais je dois aujourd'hui leur reconnaître deux points forts: une assez bonne perception de problèmes des enseignants, et leur reconnaissance de la nécessité d'un statut particulier pour les directeurs d'école. Bon, ils continuent à réclamer des EVS en dépit de toutes les évidences de l'inintérêt de la fonction dans le cas d'une "statutarisation" des directeurs, mais... j'évoquerai les EVS dans un prochain billet.
La lettre de Christian Chevalier:
La totalité des chiffres concernant les admissions aux concours du CAPES externe sont désormais connus. Cette année encore, le déficit de lauréats pèse sur les résultats. Ainsi 706 postes sont restés vacants, ce qui représente 14,56 % des postes à pourvoir. Avec 298 lauréats manquants, les mathématiques se hissent au sommet du podium des disciplines déficitaires, suivies par l’anglais (-131) et les lettres classiques (-95).
Si ces chiffres sont légèrement moins élevés que ceux de l’an dernier, la situation n’en reste pas moins alarmante. La désaffection du métier de professeur s’installe durablement. Au delà du déficit des viviers en master sur la plupart des disciplines proposées au CAPES, c’est bien la question de fond de l’attractivité du métier qui est posée. Il est perçu comme anxiogène et difficile. Il est de surcroît mal payé.
Il est donc temps d’enrayer un phénomène qui pourrait s’amplifier avec les recrutements annoncés de plus de 10.000 professeurs chaque année sur le quinquennat. Pour le SE-Unsa, le débat sur la refondation de l’École de la République doit s’emparer de cette problématique. Elle doit être traitée dans sa globalité : pré-recrutements indispensables pour faciliter l’accès à l’enseignement aux étudiants d’origine modeste, parcours de formation véritablement professionnels, modalités d’affectation revues, accompagnement dès l’entrée dans le métier…
Enfin, il faudra s’attaquer à la rémunération des enseignants. A même niveau de qualification (Master 2), les étudiants se tournent à juste titre vers des métiers mieux rémunérés. L’enquête de l’OCDE pointant le faible traitement des professeurs français comparé à celui de leurs homologues est toujours d’actualité.
Il serait pour le moins paradoxal, à l’heure où se prépare une loi d’orientation ambitieuse pour l’École, que la nation ne se donnât pas les moyens nécessaires pour recruter ceux qui en seront les acteurs majeurs. C’est un véritable défi et le SE-Unsa portera toutes ces questions dans le débat qui vient de s’ouvrir.
On peut difficilement me faire passer pour un suppôt du syndicalisme. Mais le syndicat SE-Unsa vient de faire paraître une lettre signée de son secrétaire général qui dit peu ou prou la même chose que moi. Je pardonnerai difficilement au SE leur signature en 2006 d'un protocole qui a enfoncé l’Éducation Nationale dans le caca, en entérinant un certain nombre d'inepties, -et ils l'ont payé cher aux élections professionnelles qui ont suivi- mais je dois aujourd'hui leur reconnaître deux points forts: une assez bonne perception de problèmes des enseignants, et leur reconnaissance de la nécessité d'un statut particulier pour les directeurs d'école. Bon, ils continuent à réclamer des EVS en dépit de toutes les évidences de l'inintérêt de la fonction dans le cas d'une "statutarisation" des directeurs, mais... j'évoquerai les EVS dans un prochain billet.
La lettre de Christian Chevalier:
La totalité des chiffres concernant les admissions aux concours du CAPES externe sont désormais connus. Cette année encore, le déficit de lauréats pèse sur les résultats. Ainsi 706 postes sont restés vacants, ce qui représente 14,56 % des postes à pourvoir. Avec 298 lauréats manquants, les mathématiques se hissent au sommet du podium des disciplines déficitaires, suivies par l’anglais (-131) et les lettres classiques (-95).
Si ces chiffres sont légèrement moins élevés que ceux de l’an dernier, la situation n’en reste pas moins alarmante. La désaffection du métier de professeur s’installe durablement. Au delà du déficit des viviers en master sur la plupart des disciplines proposées au CAPES, c’est bien la question de fond de l’attractivité du métier qui est posée. Il est perçu comme anxiogène et difficile. Il est de surcroît mal payé.
Il est donc temps d’enrayer un phénomène qui pourrait s’amplifier avec les recrutements annoncés de plus de 10.000 professeurs chaque année sur le quinquennat. Pour le SE-Unsa, le débat sur la refondation de l’École de la République doit s’emparer de cette problématique. Elle doit être traitée dans sa globalité : pré-recrutements indispensables pour faciliter l’accès à l’enseignement aux étudiants d’origine modeste, parcours de formation véritablement professionnels, modalités d’affectation revues, accompagnement dès l’entrée dans le métier…
Enfin, il faudra s’attaquer à la rémunération des enseignants. A même niveau de qualification (Master 2), les étudiants se tournent à juste titre vers des métiers mieux rémunérés. L’enquête de l’OCDE pointant le faible traitement des professeurs français comparé à celui de leurs homologues est toujours d’actualité.
Il serait pour le moins paradoxal, à l’heure où se prépare une loi d’orientation ambitieuse pour l’École, que la nation ne se donnât pas les moyens nécessaires pour recruter ceux qui en seront les acteurs majeurs. C’est un véritable défi et le SE-Unsa portera toutes ces questions dans le débat qui vient de s’ouvrir.
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