vendredi 17 août 2012

Oubliés de la République?


Il est amusant de voir certains tourner autour du pot, souvent de plus de façon maladroite.

Olivier Caremelle signe chez Educavox un billet, daté du 16 août 2012, dans lequel fort justement il réclame, au nom des communes, un statut juridique pour l'école primaire:

Trente ans après les premières lois de décentralisation, il est temps d’entamer un nouveau virage en évitant de faux débats. Nos écoles ont moins besoin d’un statut juridique que de politiques éducatives locales et en premier lieu celles des communes et des départements.

M. Caremelle a raison. Mais ce qui est comique, c'est que M. Caremelle manifestement ne voit pas qu'un  tel statut implique que les directeurs d'école aussi aient un véritable statut, différent de celui de leurs adjoints. A peine effleure-t-il le sujet en fin de billet, presque à contrecoeur:

Enfin, il paraîtrait normal d’accorder aux directions d’écoles pour leur engagement au quotidien, pour leur travail et leur compétence au sein des écoles, une meilleure reconnaissance de la République en leur attribuant une rémunération et un temps de décharge plus importants qu’aujourd’hui.

Vous remarquerez que M. Caremelle ne parle pas des hommes et des femmes qui font ce métier, en leur donnant leur nom de directeur ou directrice, mais qu'il évoque avec pudibonderie une "direction d'école" impersonnelle, utilisant en cela la même rhétorique que les syndicats qui nous ignorent, SNUipp en tête.

Désolé, M. Caremelle, mais la "direction d'école", cela n'existe que dans les textes officiels qui abordent le sujet de façon générale. Étant de la "famille", vous ne pouvez l'ignorer. Alors vous contenter de réclamer temps et rémunération comme vous le faites, c'est faire preuve de bien peu de considération pour les hommes et les femmes qui font ce qui aujourd'hui est devenu un véritable métier. Ou alors, et c'est malheureusement ce que je subodore, vous jouez le jeu dangereux de la négation de notre existence et de notre investissement, quitte -car c'est ce qui vous pend au nez- à lâchement abandonner l'influence et l'importance d'une action municipale au profit de la sujétion aux principaux de collège que je dénonce dans mes billets précédents, et qui est manifestement fortement désirée par la FSU. Votre discours aurait donc l'effet inverse de celui que vous appelez de vos vœux, que je pense sincères.

Soyez logique, M. Caremelle, et soutenez donc les directeurs d'école dans leur combat pour obtenir un statut.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire