mercredi 5 septembre 2012

Les directeurs d'école et l'aide personnalisée...


Depuis que le samedi matin a été unilatéralement décrété journée vaquée (bien que le ministre Xavier Darcos, qui n'est aujourd'hui fort justement plus rien, ait à l'époque osé déclarer qu'il y avait eu concertation), les enseignants de l'école primaire, maternelle et élémentaire confondus, sont sensés faire de l' "aide personnalisée" à quelques élèves en difficulté, afin de respecter leur quota de 26 heures devant élèves.

J'ai déjà dit ce que j'en pensais: allonger les journées de classe des enfants en difficulté est une aberration; d'ailleurs les rapports sur cette "aide personnalisée" sont unanimes pour en dénoncer la totale inefficacité. Oh, vous trouverez bien quelques enseignants contents de la faire, mais c'est tout simplement que ces gens-là sont en général parfaitement incapables de prendre en charge la difficulté scolaire individuelle pendant le temps de classe normal. Oui, je suis cruel, mais j'assume pleinement mes propos. Il serait largement temps que dans ce pays on mette en pratique l'individualisation des enseignements, et une pédagogie de la réussite. Mais c'est un autre débat.

Savez-vous que le directeur de votre école est tenu de la faire, cette "aide personnalisée" ? Dans 50 % des écoles de France, qui ont moins de quatre classes, les directeurs d'école qui ont déjà toute la journée leurs 25 ou 30 élèves -je suis directeur d'école maternelle-, font après les six heures de classe leur travail de direction et ajoutent là-dessus quotidiennement 1/2 heure d'aide personnalisée. Merci du cadeau. Peut-être le ministère imagine-t-il qu'après six heures de classe un enseignant reste pleinement disponible. Quelle basse hypocrisie! Que ces messieurs posés le cul derrière leur bureau viennent donc faire un petit tour avec 30 enfants de cinq ans... Alors, la direction et l'aide personnalisée par là-dessus...

Depuis que le système a été unilatéralement lancé, le GDID réclame à cor et à cri que la direction d'école soit dispensée de l'aide personnalisée: faire deux choses à la fois est déjà compliqué, en faire trois est insurmontable.

Or, depuis le ministériat de Xavier Darcos, aucun ministre n'a daigné prendre la responsabilité de nous en dispenser. Certainement sommes-nous, nous autres directeurs d'école, des enseignants comme les autres... Eh bien non! Notre métier est aujourd'hui parfaitement différent, nos responsabilités aussi, quoi que puisse en dire certaine centrale syndicale post-communiste qui reste hélas influente dans les hautes sphères.

Chacun souligne aujourd'hui l'importance de notre rôle. Encore faudrait-il que chacun sache la prendre en compte. Et peut-être serait-il raisonnable de commencer par le ministre de l’Éducation Nationale.

Voilà une mesure qui ne coûte rien, mais qui pourrait en dire beaucoup! Monsieur le Ministre, Monsieur Peillon, qu'attendez-vous pour dispenser officiellement les directeurs d'école de l'aide personnalisée? Cela serait d'autant plus facile que, de toute façon, elle disparaîtra l'an prochain lorsque les rythmes scolaires auront été revus.

Alors?

1 commentaire:

  1. Splendide article ! Rien à rajouter.
    Un directeur en élémentaire.

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