Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, se comporte tel Mizaru, Kikazaru et Iwazaru, les trois singes de la sagesse: il ne voit rien, n'entend rien, et ne dit rien. Ce symbole bouddhiste est parait-il bénéfique, à celui qui suit cette maxime il n'arriverait que du bien. Je ne suis pas certain que M. Peillon s'en tirera à si bon compte.
M. Peillon est aveugle, il ne voit rien de la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui les directeurs d'école de la Nation qu'il est en partie sensé gouverner. Il ne voit pas notre travail quotidien, nos efforts constants pour faire grandir nos élèves et année après année remplir au mieux la mission qui nous a été confiée parce que nous l'avons choisie. Il ne voit rien de nos longues heures non rémunérées passées avant ou après la classe à faire tourner nos écoles. Il ne voit rien de nos dialogues permanents avec les familles, les municipalités, et tous les interlocuteurs de l'école. Il ne voit rien de l'ambiance de travail que chaque jour nous veillons à maintenir dans nos écoles, pour que nos collègues s'y sentent bien et puissent y travailler sans se poser toutes les questions que nous nous posons à leur place. M. Peillon ne voit rien de tout cela, ou sûrement fait-il semblant de ne pas le voir, car il n'est pas aveugle. Mais il est tellement plus facile de se boucher la vue.
M. Peillon est sourd, il n'entend rien de nos revendications les plus simples. Il n'entend pas quand nous lui réclamons juste quelques mots de considération, un encouragement, un compliment. Il n'entend pas quand nous lui demandons d'être dispensés de l'inopérante "aide personnalisée" que nous devons faire en même temps que notre travail de direction d'école. Il n'entend pas quand nous réclamons une oreille attentive, un peu d'écoute, soit ce que nous tâchons, nous, d'accorder quotidiennement à tant d'enfants et tant d'adultes. Il n'entend pas quand nous lui demandons d'être reconnus par l’État comme nous le sommes par les élus locaux. M. Peillon n'entend rien de tout cela, ou sûrement fait-il semblant de ne pas l'entendre, car il n'est pas sourd. Mais il est tellement plus facile de se boucher les oreilles.
M. Peillon est muet, il ne dit rien. Il profère quelques borborygmes indistincts, dans lesquels on peut éventuellement percevoir que "ce dossier n’est pas ouvert dans le cadre de la refondation". Est-ce ce qu'on attend d'un ministre qui disait vouloir "refonder l'école"? M. Peillon ne dit pas que ce sont les directeurs d'école de France qui devront appliquer ses fameuses décisions. Il ne dit pas que sans les directeurs d'école sa réforme restera bancale, comme l'ont été les précédentes. Il ne dit pas que nous sommes indispensables, alors que les municipalités, elles, le savent. Il ne dit même pas que nous devons attendre un petit peu, voire un peu plus, mais que nous aurons un statut clair, parce que c'est devenu indispensable. Non, M. Peillon ne dit rien, mais sous-entend que nous n'avons aucune importance, et que nous continuerons certainement à faire ce que nous avons toujours fait, c'est à dire appliquer les directives ministérielles sans protester. M. Peillon ne rien de tout cela, ou sûrement fait-il semblant de
ne pas savoir parler, car il n'est pas muet. Mais il est tellement plus
facile de fermer la bouche. Et de ne l'ouvrir que pour parler de choses qui ne concernent en rien l'école.
M. Peillon, les directeurs d'école ne sont pas des imbéciles, les directeurs d'école ne sont pas vos esclaves, les directeurs d'école ne sont pas corvéables à merci. Alors ils n'appliqueront pas vos directives, parce qu'ils ne le pourront pas, en énergie comme en temps... comme en intention peut-être. Ou ils feront semblant de le
faire, comme ils ont fait semblant d'appliquer nombre de mesures depuis quinze ans. M. Peillon, les directeurs d'école ne sont pas un accessoire de l'école primaire comme vous semblez le penser, ce n'est que par eux qu'une "refondation" telle que vous la souhaitez -avec honnêteté peut-être- pourra être un succès. Sinon, comme vos prédécesseurs, vous risquez de ne laisser aucun souvenir dans
l'histoire de l'éducation de notre pays, ou d'en laisser un épouvantable. Est-ce donc vraiment ce que vous cherchez?
Finalement rien ne change, les rapports sur l'école primaire s'entassent sur le bureau et ....les enseignants du primaire font beaucoup plus d'heures que le secondaires et que le reste de l'OCDE... ET ALORS dit Monsieur Peillon, retour au mercredi matin avec les élèves, le mercredi après-midi en ''dé''formation ; Les enseignants du primaire sont moins bien payés que leur collègues du secondaire et que le reste de l'OCDE ...ET ALORS dit Monsieur Peillon...aide au devoir gratuite pour tous et une perte sèche pour les instits qui arrondissent leurs fins de mois de plus en plus difficiles avec les études payées par les municipalités.. Un problème récurrent de direction dans les 50 000 écoles françaises ...et ALORS dit Monsieur Peillon, on a autre chose à faire que de s'occuper de ce petit problème sans importance !!Et il appelle ça Priorité au primaire : cela voulait peut être dire : commençons par les plumer en premier,enfin ce qu'il en reste, après tout avec la droite nous étions habitués à être les dindons de la farce !
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