jeudi 4 octobre 2012

Deux statuts pour les directeurs d'école ?


J'ai montré dans mon billet précédent qu'il me semble difficile -pas impossible, évidemment- de donner à tous les directeurs d'école publique en France un statut de "directeur d'établissement primaire". Alors, que peut faire un gouvernement responsable?

On peut imaginer que soit créé dès maintenant un statut de "directeur d'école". Ce statut aurait pour principal mérite de reconnaître officiellement que la mission du directeur d'école constitue aujourd'hui un métier à part. Ce statut définirait clairement les droits, devoirs et responsabilités du directeur d'école vis-à-vis de la commune, des familles et de sa hiérarchie. Il définirait tout aussi clairement les limites de sa responsabilité, comme sa position au sein de l'organigramme de l’Éducation nationale. On peut imaginer que les indemnités deviendraient alors pleine partie de son traitement, traitement différencié clairement de celui d'un adjoint, et revalorisé de façon claire sans être excessive. Le régime des décharges pourrait être également amélioré, avec peut-être au minimum une journée mensuelle de décharge au-dessus d'une classe et en-dessous de quatre.

Bref, peu de changement par rapport à aujourd'hui, sauf que les limites clairement définies de la mission de direction d'école comme la reconnaissance de son travail seraient un baume pour tous.

Parallèlement les communes comme les Directions académiques seraient incitées à regrouper les écoles afin de créer des "établissements primaires". On pourrait imaginer une limite inférieure de 200 élèves, par exemple, afin de permettre à des petites communes de transformer deux écoles -une maternelle et une élémentaire, par exemple- en une seul unité de petite taille, certes, mais logique sur le plan structurel. Pour gérer un établissement primaire serait créé un statut de "directeur d'établissement primaire" similaire à celui d'un principal de collège, qui aurait à présider un conseil d’administration regroupant représentants des enseignants et des parents, et élus. Ce conseil d’administration aurait comme mission première de faciliter un "projet d'établissement" librement défini par un "conseil d'établissement" regroupant le directeur et les adjoints et souverain dans la conception du projet. Ce projet serait destiné principalement à améliorer les conditions d'apprentissage des élèves, en particulier celles des enfants en difficulté ou en échec, afin que plus aucun d'entre eux ne sorte de l'école primaire sans maîtriser le nécessaire pour l'accès à un collège dont le fonctionnement devrait être totalement revu, la réforme du collège unique ayant depuis trente cinq ans largement démontré son inefficacité. Dans ce cadre, le fonctionnement en "classes" laisserait place -enfin- à un fonctionnement en "cycles", chaque enseignant du primaire ayant un enseignement et un effectif élastiques en fonction des besoins des élèves, avec des regroupements variables et non immuables par discipline, par grands ou petits groupes... Le "directeur d'établissement" serait chargé d'en gérer le fonctionnement.

Évidemment, les programmes de l'école primaire devraient être largement élagués pour ne plus laisser place qu'à l'essentiel.

Bon, on peut imaginer beaucoup... Mais une chose est claire: les directeurs d'école ne peuvent plus rester dans leur mouise actuelle. Alors, pourquoi ne pas imaginer autre chose?

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