mercredi 11 septembre 2013

Dieu que cette rentrée est difficile!


Pour diverses raisons inhérentes à l'école dont je suis directeur, cette rentrée 2013 est particulièrement compliquée, et fatigante. Je ne suis certainement pas le seul à devoir quotidiennement, outre redonner à mes trente loupiots de quatre et cinq ans le sens de fonctionnement de la classe (être calme, ne pas crier, ne pas courir...), gérer une multitude de petites choses énergivores: organiser ci, régler ça, préciser ceci, rectifier cela. C'est chaque minute de mon temps de professeur/directeur qui est pris par une action ou la nécessité d'une réflexion pour que cette école -nom de nom!- tourne correctement.

Et puis, il y a évidemment les nouveautés, APC en tête. Ces magnifiques Activités Pédagogiques Complémentaires sensées compléter les journées déjà bien pleines de mes élèves, alors que ma commune d'exercice fonctionne toujours sur quatre jours. Si je calcule bien, mes pitchounes auront parfois des journées de sept heures ou presque... Bel exploit! L'année 2013-2014 s'annonce prometteuse. Mais admettons. Ceci écrit, il va bien me falloir les organiser, ces APC. Et ce ne sont pas les six heures que l'administration m'autorise royalement à rabioter sur les trente-six d'APC qui vont m'aider, moi qui ne suis déjà pas déchargé pour ma mission de direction. Cela va être du joli, les soirs où je serai professeur/organisateur/directeur, avec mes trois casquettes pour encadrer, surveiller, et remplir simultanément mes devoirs de directeur d'école. J'attendais quand même mieux. Quand on a entendu certains hauts responsables du ministère admettre que ces APC étaient "incompatibles" (sic) avec la mission de direction d'école, c'est un peu fort de café de constater que pour autant nous n'en sommes pas dispensés. Allez comprendre! Tout ça en fait pour ménager des syndicats d'enseignants dont la plupart ne peuvent pas nous piffer. On pourrait faire des affiches à coller dans les écoles -c'est à la mode-: "Devenez directeur, ce n'est que du bonheur!".

Tiens voilà que je parle des syndicats... Cela faisait longtemps. Après la faillite prévue de la grève du 10 septembre sur la réforme des retraites, les centrales essayent de trouver coûte que coûte un moyen de mobiliser des troupes qui n'en ont plus rien à taper de la représentation syndicale. Syndicaliste aujourd'hui, ce n'est pas toujours une sinécure, certains vont devoir quitter leurs pantoufles s'ils veulent avoir quelque audience lors des élections professionnelles de 2014. Et puis les négociations quant au statut des professeurs vont s'engager ce trimestre, il faut avoir des billes et ne pas passer pour le dernier des crétins, ou pire se faire laminer par des interlocuteurs inattendus.

De ce point de vue, la question de la direction d'école est extrêmement importante, car si la majorité des professeurs des écoles reste silencieuse et peu intéressée par la question du statut des fonctionnaires en général, les directeurs d'école restent eux mobilisés et virulents. Quand on sait l'importance qu'a l'opinion d'un directeur au sein de son école, certains syndicats ont du souci à se faire.

Alors on voit aujourd'hui des centrales tenter de faire croire à leur intérêt pour la question, tel le SNUipp qui s'adresse encore une fois aux enseignants, par le biais d'un soi-disant sondage sur le net parfaitement partial, pour connaître prétend-il notre opinion sur la direction d'école. Comme si depuis des lustres les sondages, rapports et autres enquêtes ne s'étaient pas accumulés. Mais comme systématiquement les mots "statut des directeurs d'école" reviennent sur le tapis, et que cela ne plait pas à la FSU, les voilà qui font semblant de remettre le couvert. Quelle crédibilité prétendent-ils avoir?

Le GDiD, dont je rappelle que je suis membre, a reçu confirmation du ministère qu'il allait être un interlocuteur privilégié du ministère, travaillant en amont avec lui car en tant qu'association il ne peut participer aux négociations proprement dites. Il va avoir pas mal de choses à dire, en espérant que cette question d'un statut de directeur d'école, cruciale pour la réussite de la "Refondation" voulue par M. Peillon, crève enfin le plafond des peurs et des certitudes.

A propos, puisque je cause du GDiD, il va peut-être falloir que vous pensiez à renouveler votre adhésion, ou à adhérer si vous ne l'avez jamais fait. Le GDiD a besoin d'argent, c'est hélas le nerf de la guerre, alors allez-y  de vos 20 €, cela ne grèvera pas beaucoup votre budget et cela permettra au GDiD d'affronter la période qui s'annonce avec sérénité.

Bon, j'y retourne, j'ai un calendrier à élaborer et des élections de parents à affiner. Bon courage, chers collègues, et surtout sachez lâcher de temps en temps pour faire autre chose, sinon cette mission de direction vous rendra cinglé...

1 commentaire:

  1. Et en plus de tout cela, as-tu découvert que tu étais en outre chargé de la formation d'un jeune futur collègue, M2, qui arrive dans ton école avec un certificat d'installation, et qui va prendre ta classe "en responsabilité" 2 1/2 journées et t'observer 1 1/2 journée... ??? Alors que t'as rien demandé, il semblerait que cela fasse désormais partie de nos compétences de PE,- donc de nos obligations : la transmission du savoir. Sans un kopek de plus - et l’énergie qu'il va falloir pour une passation de classe hebdomadaire en évitant que tes élèves ne deviennent des cobayes!!!

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