dimanche 1 juin 2014

Ceux qui marchent sur la tête...


Je suis un peu en colère ce matin après mon tour quotidien sur l'internet des articles qui concernent le métier d'enseignant. On nous ressort en ce moment un certain nombre de vieilles barbes qui s'ils ne sont pas en retraite n'ont de toute façon pas vu un enfant depuis des lustres.

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Et les pseudo-querelles reprennent de plus belle entre anti et"pédagogistes", avec les tenants du numérique à tout crin qui veulent abandonner l'écriture manuscrite et ceux qui restent conscients de l'importance du corps dans les acquisitions, avec... On nous ressort des histoires d'école bienveillante, d'abandon de la notation, de... Ras-le-bol!

Ras-le-bol parce que ce dont l'école a besoin n'est pas d'être assistée par des barbons enlisés dans leurs obsessions ou des médecins de Molière, ni de conseils plus ou moins avisés sur les méthodes d'enseignement, mais de mesures techniques concrètes et immédiates. Ce dont l'école a besoin c'est qu'on mette fin à la centralisation excessive et jacobine d'un système hérité de la IIIème république. Ce dont l'école a besoin c'est que les fonctionnements du ministère soient pulvérisés pour donner enfin aux agents de terrain la confiance et l'autonomie qui leurs sont nécessaires pour travailler correctement à la réussite de leurs élèves. Ce dont l'école a besoin c'est que la pyramide institutionnelle de l’Éducation nationale soit rasée pour faire place à une relation directe entre le ministère et les enseignants. Ce dont l'école a besoin c'est de directeurs statutaires aux compétences enfin reconnues, celles qu'ils exercent déjà mais que leur pléthorique administration s'ingénie à nier pour mieux les contrarier et continuer à enliser chaque jour un peu plus la machine. Ce dont l'école a besoin c'est de décideurs locaux aptes à appréhender immédiatement chaque question et chaque problème, et à y réagir et répondre sans délai. Ce dont l'école a besoin c'est qu'on la laisse travailler sereinement à la réussite des élèves sans contrainte absurde chronophage et énergivore venue d'on ne sait où et on ne sait qui. Ce dont l'école a besoin c'est que son organisation soit décidée localement au sein d'équipes coachées par des directeurs d'autant plus responsables qu'ils sont déjà les premiers garants de l'efficacité de leur école. Ce dont l'école a besoin, c'est qu'on lui fasse confiance, bon sang!

Combien d'entre nous nous ingénions quotidiennement à imaginer des solutions aux problèmes qui nous arrivent inopinément? Tous, ou presque. Combien d'entre nous avons réussi au cours du temps à construire des relation sereines et confiantes avec notre municipalité? Tous, ou quasiment. Combien d'entre nous faisons le maximum en permanence pour que CHACUN de nos élèves se sente bien dans son école et y réussisse? Tous, certainement. Alors d'où viennent les obstacles, d'où viennent les atermoiements, d'où viennent les erreurs, les changements de cap, les changements de calendrier permanents, les réunions inutiles à des heures où nous aurions des questions plus importantes à traiter? Alors d'où viennent toutes ces contraintes administratives et policières qui contrarient le bon fonctionnement de l'école? D'où vient -qui en est la première cause?- l'image désastreuse de l'école dans l'opinion publique et les médias, alors que nombre de familles viennent chaque jour nous serrer la main en souriant avec confiance et tranquillité?

Il est largement temps que s'accélère le mouvement de reconnaissance des directrices et directeurs des écoles publiques de France. Le référentiel-métier, c'est tout de suite! Pas dans six mois, c'est aujourd'hui que nous commençons la préparation de la rentrée de septembre prochain. Et pour le reste... c'est pour quand? Nous ne sommes plus dans le besoin, nous sommes dans l'urgence, avant l'effondrement définitif.

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