J'ai l'impression de courir après un temps qui fuit plus vite que j'avance, en ce moment. Ce n'est pas possible, on a dû m'en voler, quelqu'un me pique des minutes chaque heure qui passe.
J'avais mal aux pieds vendredi soir. A force de courir -littéralement- entre ma classe et mon bureau, histoire de caser un bout de mission de direction entre deux bouts de mission d'enseignement. Heureusement je dors mieux depuis quelques nuits, et mes réveils sont moins pénibles. Ce qui ne m'a pas empêché ce matin dimanche de me réveiller après ce que j'appelle un "cauchemar d'école", dans lequel je me reproche de ne plus faire aujourd'hui pour mes élèves quelque chose que j'avais le temps de faire il y a quelques années... Est-ce de la conscience professionnelle? Plutôt un effet du stress. Mais l'emprise de mes deux missions conjuguées est une réalité, et l'inflation des responsabilités depuis quinze ans en est une aussi. Le tout est d'arriver à dire "stop", à ralentir le jeu, à laisser tomber certaines choses momentanément -voire définitivement-, à reculer ce qui peut attendre sans dommage pour l'école et les enfants, à opérer un choix raisonné entre l'utile et l'inutile. Mais c'est devenu compliqué, même avec de l'expérience. Les instants de détente avec mes élèves et mes collègues deviennent rares, chacun avançant dans son coin sous la pression. Il faut se faire aussi à cette heure de la fin d'après-midi qui a disparu avec les nouveaux rythmes scolaires, car après trente-cinq ans ce n'est pas simple de plier son esprit à un changement de ce genre: autant venir travailler le mercredi matin me parait simple, autant mon individu reste virtuellement en classe de 16h à 17h... C'est idiot, mais c'est ainsi.
Ce fut, c'est encore une rentrée compliquée. Rien n'a changé des exigences et réclamations de mon administration de tutelle, et quand je vois de quelle façon elle conçoit une "simplification", avec le programme en ligne de création du PV des élections de parents d'élèves -qui finalement complique le truc-, je me dis qu'on est mal barré. Si tout le référentiel-métier est de ce goût là...
Il y en a un qui va revenir goûter aux joies de la mission de directeur d'école, c'est Jac. La direction académique du Vaucluse est contrainte par le tribunal administratif à réintégrer Jacques Risso dans ses fonctions de direction. Il faudra un jour qu'on m'explique ce que fut l'intérêt de l'éducation nationale dans cette histoire, à bafouer les droits les plus élémentaires d'un individu, fut-il fonctionnaire. On me racontera un jour aussi si l'IEN qui fut à la base de cette histoire lamentable coule toujours des jours heureux dans la forteresse éducative. Bon retour parmi nous, Jacques. J'espère qu'il ne te restera pas trop de séquelles de l'humiliation qu'on a voulu te faire subir.
Bon, je vous laisse, je vais essayer de penser à autre chose qu'à l'école. Y'a plein de foires aux vins partout, y compris sur le net, je vais essayer de compléter ma cave. Bisous à tous.
Ah ben c'était prévisible.
RépondreSupprimerMalade et nerveusement à bout de chercher la quadrature du cercle, je serai en arrêt demain, et sûrement les jours suivants.
J'ai donné 300 % et puis, quelques paroles d'ingratitude de collègues, et pouf, tout part 'en vrille' dans ma tête, et dans mon corps.
Pause.
Personne n'est indispensable (peut-être nécessaire, et je crois que cela va se sentir au vue des délais concernés).
C'est bête, juste de l'ingratitude exprimée qui fait la différence.
Rideau fermé,
mais connecté.
Suite du message précédent:
RépondreSupprimerj'lavais dit...
L' méd'cin, lui, i' a écrit:
"Burn out".
Jugement imparable, j'ai pris 'trois semaines ferme'.
J'ai pris l'image du service militaire et je me heurte à un mur d'incompréhension.
RépondreSupprimerJ'ai oublié que 80 % des enseignantes sont des femmes.
Un fait: pas compris du tout.
Zut ce soir. C'est une blague de 'potache', je me sens des plus minables!