mercredi 23 septembre 2015

Point de non-retour... ?

Je crois que ça y est, je suis au bout, c'est fini, je n'en peux plus, j'abdique.

Avoir des problèmes avec les élèves, quand on a sa classe à plein temps, c'est attendu. Cela peut devenir insupportable, mais c'est attendu.

Avoir des problèmes avec ses adjoints aussi. On le devance, on le prévoit.

Avoir des problèmes avec les familles, c'est prévisible aussi. On atténue, on lénifie, on explique, on compatit...

Avoir des problèmes avec son administration, on le prévoit. On sait que TOUT ce qui nous tombera du dessus sera merdique, idiot, mal foutu , branlant. On le sait, on l'imagine. On tend le dos pour passer sur la crête des vagues.

Mais avoir tout en même temps. A fond. A mort.

Je craque, je n'en peux plus. Ras le bol, plein le cul.

Je lâche. J'abdique.

Ma démission est au bout de l'année. Ce sera un point du prochain Conseil d'école, afin que personne ne soit pris au dépourvu. Et advienne que pourra, après moi le déluge.

Je laisse un point d'interrogation. Un " ? " J'ai encore l'espoir d'évolutions positives, parce que je suis d'une nature optimiste. Mais je n'y crois pas une seconde. Dirlo, c'est un métier de bon con.

7 commentaires:

  1. Vous avez de la chance. Surement une famille une maison des amis de l argent. Moi j ai subi le harcelement d une principale puis l acharnement d une administration qui a couvert ses malveillance en m imposant des conges de longue duree comme ca sans avis medical. Ce qui m attend c est pas la demission car j ai trop aime mon metier et ses difficultes pour en arriver la. s ils me declare "inapte" pour se debarrasser enfin de moi (enfin car je suis allee au tribunal et ils ont ete condamnes) ca sera une fin definitive. Bonne continuation.

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  2. Ce serait bien dommage, pour les élèves, les familles, l'école et surtout pour vous, que de partir dans ces conditions, après tant de beau travail réalisé.
    Vous le regretteriez sans aucun doute.
    Un congés maladie ? ça permet de remettre les choses en place non ?
    Partir, oui, pourquoi pas, mais pas comme ça.
    Je vous envoie un arc-en-ciel de courage pour surmonter l'insurmontable qui nous est exigé.
    vous nous avez aidé si souvent à tenir bon, c'est un juste retour des choses que nous soyons là pour vous à notre tour.

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  3. C'est très joli, un arc-en-ciel de courage. Je suis infiniment plus touché que ce que vous imaginez. Un million de mercis. Des bisous aussi. Autant.

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  4. je me reconnais souvent dans votre blog étant dans une situation identique(classe 4 cours +direction sans décharge ) et généralement cela me donne du courage de savoir que je ne suis pas seul avec mes problèmes mais je l'admets, cela peut aussi être désespérant de voir que du nord au midi et de l'est à l'ouest ,les dirlos connaissent les mêmes soucis ; je vous souhaite du courage et de continuer à y croire pour les enfants .
    Après ,changer de poste ,changer d'école ....cette question nous tourmente c'est certain .... je repense à une instit qui me disait souvent : tous les soirs j'ai envie d'arrêter ,tous les matins j'ai envie de recommencer .(J'ai 53 ans et pour l'instant ça marche!)

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  5. J'ai arrêté la direction depuis 3 ans et je revis, tout simplement.
    Oui, dirlo, c'est un métier de con.

    Mais démissionner de l'école, non! J'aime trop enseigner, malgré les crasses et les couleuvres qu'on avale.

    Bon courage à vous, j'aime bien suivre votre blog.

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  6. Directeur, je l'ai été durant 11 ans. Emérite, assurément, je n'en ai jamais fait une finalité. Je me suis promis, que dès que je pourrais me tire, je le ferais. Dont acte.
    Je n'avais pas bien anticipé les conséquences, c'est à dire un épuisement professionnel qui avait bien attaqué le bonhomme. Aujourd'hui, enseignant lambda, je survis et j'attends la sortie. Je me reconnais plus dans cette institution devenue folle et profondément abêtissante sur le plan administratif.

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  7. Ajout: 39 ans d'ancienneté, des tas de projets réalisés, des tonnes de rapports humains fructueux, des échanges... Une vie bien remplie, des joies, des peines, des petits et grands bonheurs, beaucoup d'invention et d'imagination pour continuer à exercer ce métier d'enseignant... mais jamais, au grand jamais je ne me suis éclaté" dans mon rôle de directeur où des sommets d'infantilisation sciemment entretenus (au vu et au su de tous, c'est là où le bât blesse...) minent et plombent les individus les plus résistants. La refondation de l'école, tant promise? Du vent, du pur bluff... Je vous invite à lire et à relire le rapport n°601 du Sénat, en date du 19 juin 2012, disponible en ligne. Vous pourrez méditer et éventuellement pleurer pour des tas de bonne raisons (rage, découragement, situation ubuesque, machinerie devenue dingue...).

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