Je vais pour une fois sortir de mon laïus habituel sur les Directeurs d'école pour partager avec vous une interrogation qui m'est venue: l'élection d'Emmanuel Macron à la magistrature suprême de notre pays n'est-elle pas le fruit de l'internet?
Nos politiciens habituels sont dépassés par les évènements, et ne comprennent pas ce qui s'est passé. Les médias non plus d'ailleurs. On évoque le rejet des vieilles habitudes, le dégoût de la corruption... mais personne n'évoque le fait que pour la première fois dans notre histoire une élection majeure s'est déroulée sur le réseau.
Nos élus et gouvernants ont tous élaboré leur cursus politique d'une façon simple et fort traditionnelle: grandes écoles qui permettent de se constituer un premier réseau de connaissance et d'influence, emplois subalternes auprès d'anciens chevronnés qui à leur tour introduisent les impétrants dans une nuée de nouvelles relations, etc. Ce système millénaire n'a jamais pu que constituer une caste réduite d'hommes - et quelques femmes - dont le destin était de prendre un jour les rênes du pouvoir.
Emmanuel Macron a suivi ce même cursus. Mais sa jeunesse lui a également permis de prendre à bras-le-corps tout ce que la technique nous a offert ces dernières années comme outils extraordinaires de communication, pour mobiliser à travers tout le pays une armée de petites mains convaincues qu'il est aujourd'hui facile de briefer et d'informer en temps réel. Tout a été mis à contribution: courrier électronique, réseaux sociaux, téléphonie, SMS... de manière totalement maîtrisée.
Il est de même aujourd'hui aisé pour un citoyen lambda de comparer programmes, discours, de regarder la prestation de l'un sur Youtube, les bourdes d'un autre ailleurs, et d'en discuter avec autrui. Parfois sans bienveillance, car les approximations et les mensonges qui autrefois passaient comme une lettre à la poste sont aujourd'hui scrutés, dénoncés, vilipendés. Avec vigueur voire avec colère. La vitesse à laquelle les histoires d'emploi parlementaire fictif et de costume à six mille euros se sont propagées en sont un bon exemple.
Il est de même aujourd'hui aisé pour un citoyen lambda de comparer programmes, discours, de regarder la prestation de l'un sur Youtube, les bourdes d'un autre ailleurs, et d'en discuter avec autrui. Parfois sans bienveillance, car les approximations et les mensonges qui autrefois passaient comme une lettre à la poste sont aujourd'hui scrutés, dénoncés, vilipendés. Avec vigueur voire avec colère. La vitesse à laquelle les histoires d'emploi parlementaire fictif et de costume à six mille euros se sont propagées en sont un bon exemple.
Je crois que c'est une démarche différente et nouvelle dont les "ténors" plus âgés de gauche comme de droite n'ont pas su comprendre l'importance, sauf peut-être Jean-Luc Mélenchon qui lui doit à mon sens une bonne partie de son électorat. Nous observons certainement une extinction massive de dinosaures politiques, et l'apparition d'une nouvelle espèce dominante: l'homo communicatus.
L'élection d'Emmanuel Macron comme Président de la République est-elle donc un premier fruit de l'internet? Je le pense. Comme je pense que l'âge de l'intelligence artificielle dans lequel nous sommes récemment entrés n'a pas fini de changer notre perception du monde comme notre façon de vivre.
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