dimanche 4 juin 2017

Vous allez voir ce que vous allez voir !

J'ai une étrange impression de déjà-vu. M. Blanquer, récent ministre de l’Éducation nationale, nous distille savamment à chaque entretien avec un journaliste une nouvelle annonce qui nous enfonce un peu plus dans l'incertitude. Moi qui n'aspire qu'à travailler dans la sérénité et sur le long terme, c'est râpé! Bien entendu, il ne s'agit pour M. Blanquer que de défaire ce qu'ont fait ses prédécesseurs, sans se poser aucunement la question de l'opportunité de procéder ainsi ni surtout de laisser le temps de faire un bilan quelconque de l'intérêt ou des inconvénients de la chose. Une pareille désinvolture est remarquable, mais elle n'est finalement que logique quand on se rappelle que M. Blanquer fut le bras armé de ministres détestés d'un Président de la République pourtant largement blackboulé. Moi qui exprimais des doutes dans un précédent billet où pourtant je souhaitais la bienvenue à notre nouveau ministre, je suis servi ! Nourriture et boissons, serviette et couverts, tout est compris dans le prix.


"Je ne serai pas le ministre de la réforme !" ... "Il n'y aura pas de Loi Blanquer !" ... Évidemment. Ce n'est plus du détricotage, c'est du démantèlement, à la scie circulaire et torche à plasma. Oh, d'accord, j'ai gueulé contre les rythmes scolaires parce qu'il était quasiment impossible de les aménager, et parce que je les pense totalement inadaptés à l'école maternelle et la petite enfance; j'agrée donc pleinement l'idée qu'il soit possible de les ajuster aux contraintes locales, après de saines discussions entre population, Conseils d'école et municipalités. J'applaudis même. Mais je déteste la façon dont ça se fait, surtout entre deux élections, un peu de la retape électorale quoi. Et puis la manière qu'ont certains élus de se précipiter là-dessus comme des morts-de-faim m'indispose. Certains plats ont parfois du mal à passer, la sauce est trop lourde, et on les mange trop vite.

Toujours est-il qu'en fin d'année scolaire faire des annonces de ce genre ne peut provoquer chez les enseignants qu'une vague de crises de foie. Ne pas savoir comment il va falloir préparer la rentrée, ni si les rythmes scolaires vont éventuellement changer, amène chez le petit Directeur que je suis un malaise certain. Ne parlons même pas de mes parents d'élèves ! Ils me posent quotidiennement des questions là-dessus, auxquelles je réponds qu'un "projet de décret" serait présenté au CSE le 8 juin, mais que pour l'instant il n'y a rien de posé nulle part, et que le pauvre fonctionnaire de base que je suis ne peut qu'attendre un décret et les instructions qui suivront. Fin juin? Juillet? C'est sympa pour réunir un Conseil d'école... Bref, sérénité envolée, doute installé, préoccupation, stress... Merci Monsieur le Ministre.

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