samedi 14 juillet 2012

Concertation, piège à ...


Je tombe par hasard sur un excellent article du "Nouvel Observateur", article du 4 juillet dernier qui conforte ma position de doute -et ce n'est pas peu dire- face à la concertation voulue, initiée, lancée par M. Peillon, nouveau ministre de l’Éducation Nationale et manifestement (il n'aura fallu que deux mois à tous pour le comprendre) grand facteur d'écran de fumée devant l’Éternel!

J'en cite les bonnes lignes, fort bien écrites ma foi par Caroline Brizard, lignes que j'aurais pu pondre moi-même:

A première vue, le procédé est démocratique, et l’intention, louable. (...) Mais les limites de l’exercice surgissent vite : "La consultation risque de faire émerger les mille obstacles qui s’opposent au changement", pointe le sociologue François Dubet. "Prenez l’exemple des rythmes scolaires : on va entendre les chronobiologistes qui défendent au nom du bien de l’enfant un étalement du temps scolaire, les mairies qui disent que c’est cher d’ouvrir les écoles le mercredi, les enseignants qui sont d’accord sur le principe mais pas question qu’ils travaillent plus, les parents divorcés qui font valoir la pagaille de la garde alternée…". Et une vraie lassitude s’exprime, sous couvert d’anonymat : "A quoi bon une nième consultation ? J’ai déjà tellement donné, et j’ai tellement l’impression que ça ne sert pas à grand-chose", soupire un autre chercheur.

Car en matière d’école, tout a été dit. Nous sommes les champions de l’état des lieux. Nous croulons sous les rapports, les études, les expertises aussi variées qu’informées. Des vastes consultations comme celle lancée par Vincent Peillon, il y en a déjà eu beaucoup (...) …autant de travaux pleins de promesses, qui, chaque fois, n’ont pas débouché sur la révolution promise.

Enfin, on garde en mémoire le débat national sur l’avenir de l’école en 2003-2004, huit mois de rencontres avec tous les Français, une entreprise titanesque qui avait définitivement sorti la discussion sur l’école du face-à-face entre le ministre et les syndicats. Ses synthèses n’ont pas pris une ride, pour la bonne raison que la situation de l’école n’a pas bougé depuis. Claude Thélot qui a piloté cette enquête,  aujourd’hui conseiller-maître honoraire à la Cour de Comptes, se refuse à commenter la nouvelle consultation lancée par Vincent Peillon. Il se contente de citer Virgile :

"Qu’est-il besoin ici d’un stérile débat
Chacun sait assez les besoins de l’Etat." 

Tout le monde sait en effet ce qu’il faut faire. Il faut juste décider de le faire. Discuter, c’est reculer à nouveau le moment de trancher.

Excellent article, je vous dis! Courez le lire in extenso. Peut-être aurez-vous une meilleure idée alors de ce que je dénonce de cette pseudo-concertation dans les billets de ce blog, c'est à dire la parfaite illustration de comment une montagne peut accoucher d'une souris. Je reparlerai bientôt de ce cirque en évoquant une fois de plus dans un prochain billet la façon dont les directeurs d'école de ce pays vont se faire gracieusement couillonner par ce gouvernement dans lequel ils mettaient tant d'espoir.

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