dimanche 8 juillet 2012

Et l'aide personnalisée ?


Il y a quelques années, M. Darcos, ministre de l’Éducation Nationale de sinistre mémoire, et qui d'ailleurs aujourd'hui n'est plus rien, décide tout de go de supprimer l'école le samedi matin, sans doute pour répondre aux vœux des professionnels du tourisme et des commerçants... ou d'autres lobbys dont le parisianisme et la puissance ont parfois tendance à m'inquiéter quelque peu.

Mais cela pose un problème: les enseignants du primaire doivent 26 heures devant les élèves à leur employeur (car les heures des enseignants ne sont pas annualisées, elles sont comptées hebdomadairement). Quatre journées de classe de 6 heures nous donnent 24 heures d'enseignement: que faire des deux dernières?

Alors vient à M. le Ministre une idée de génie: ces heures seront consacrées aux élèves en difficulté! Double avantage aux yeux du séide de M. Sarkozy:

1) on flatte l'électorat qui n'y panne que couic et croit que ça va être utile et efficace, et qu'enfin un gouvernement responsable se penche sur ces malheureux enfants;
2) cela va permettre de supprimer les autres aides existantes, en particulier les réseaux d'aide (ou RASED, dont certes je suis le premier à souligner la relative inefficacité, mais qui ont le mérite d'exister) et de récupérer subrepticement les postes concernés.

Tout le monde sait, depuis des lustres, que les journées de classe des petits Français sont longues et mal foutues, mais après avoir largement alourdi les programmes scolaires de billevesées à la mode M. Darcos n'en est plus à ça près: allonger la journée de classe des enfants les plus fragiles de 30 ou 40 minutes quotidiennes... Comme s'ils avaient besoin de ça, les pauvres!

Alors, quatre ans après, que reste-t-il  de cette "aide personnalisée" ? Un machin lourdingue, épuisant pour les élèves et les enseignants, et d'une rare inefficacité: les RASED n'arrivent pas à grand chose, l'aide personnalisée y arrive encore moins. Mais M. Darcos croit sans doute à la pensée magique. Comme d'ailleurs tous les Inspecteurs départementaux, ou IEN, qui se sont jetés sur le dispositif comme des mort-de-faim, croyant sans doute se faire bien voir de leur ministre de tutelle en harcelant professeurs et élèves (qu'ils ne s'inquiètent pas, les enseignants de terrain n'ont pas forcément tous la mémoire courte). Sans parler des multiples bilans de l'aide en question, sous forme de tableaux Excel divers, servant sans doute à justifier l'existence des nombreux fonctionnaires qui s'ennuyant dans leur bureau s'amusent à pondre les statistiques les plus absurdes -et dans ce domaine les précédent gouvernement faisait fort!-. Signalons d'ailleurs que ces bilans sont certainement à 95% parfaitement fantaisistes, mais quand un supérieur hiérarchique demande, on fait, n'est-ce pas? Quitte à écrire n'importe quoi, et les écoles ne s'en sont pas privées.

Bref, j'attends avec impatience de pouvoir travailler le mercredi ou le samedi matin avec des programmes décents et raisonnables, et d'ainsi libérer les malheureux gamins qui s'en porteront bien mieux.

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