Je ne crois pas une seconde à l'utilité de la fameuse concertation menée pendant ces vacances à l'instigation de notre nouveau ministre de l' Éducation Nationale Vincent Peillon, je l'ai déjà écrit sur ce blog. Pire, je pense qu'il ne s'agit que d'un écran de fumée destiné à noyer le poisson (jolie image, non?) et à donner un gage démocratique à tous ceux qui -pourtant pour la plupart avec sincérité- réclament une rénovation du système scolaire français.
D'autant que si on se réfère aux déclarations les plus récentes de notre agrégé de philosophie de ministre (études et compétences qui donnent toutes les armes nécessaires à un enfumage de qualité), nous autres directeurs d'école pouvons toujours nous brosser et rester otages de notre lourde et incompétente hiérarchie.
J'aimerais me tromper. Mais ma longue carrière m'incite à rester méfiant devant les manœuvres politiciennes. Néanmoins, je dois souligner que parmi les contributions des internautes mises en exergue sur le site de la "Refondation" de l'école, quelques-unes soulignent l'importance de notre métier. Voici donc quelques contributions des internautes:
D'autant que si on se réfère aux déclarations les plus récentes de notre agrégé de philosophie de ministre (études et compétences qui donnent toutes les armes nécessaires à un enfumage de qualité), nous autres directeurs d'école pouvons toujours nous brosser et rester otages de notre lourde et incompétente hiérarchie.
J'aimerais me tromper. Mais ma longue carrière m'incite à rester méfiant devant les manœuvres politiciennes. Néanmoins, je dois souligner que parmi les contributions des internautes mises en exergue sur le site de la "Refondation" de l'école, quelques-unes soulignent l'importance de notre métier. Voici donc quelques contributions des internautes:
18 juillet 2012
Je suis directeur d’une école élémentaire de huit classes. Avec l’évolution des tâches et des responsabilités qui m’incombent, de plus en plus nombreuses, diverses et pointues, je ne me considère plus, et de loin, comme un « enseignant chargé de tâches administratives ». La direction est devenue un vrai métier que j’exerce le plus souvent en dehors des quelques heures de décharge que j’ai normalement pour cela. C’est un métier qui me plaît pourtant, autant que celui d’enseigner, mais il devient trop lourd. Son statut doit évoluer ainsi que les conditions de son exercice : l’École de 2012 n’est plus du tout celle de 1946…
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Cette proposition est fondée sur la conviction, partagée par tous les cadres du système éducatif, que les directeurs d’école sont la pierre angulaire du premier degré. Cette proposition est prioritaire car la mobilisation des directeurs sera un levier important pour rétablir la confiance et assurer la réussite de la refondation de l’École. La responsabilité d’une classe rend la fonction de direction difficile à assumer malgré l’actuel système des décharges. Les directeurs expriment le désagrément de « sacrifier » l’une ou l’autre des fonctions et de manquer de temps pour assurer la direction. Il convient donc d’augmenter les temps de décharge de classe, mais sans forcément diminuer le temps d’enseignement.
Il y a en effet une grande différence entre l’exercice d’une responsabilité de classe et d’autres activités d’enseignement.
Les directeurs doivent ainsi pouvoir demeurer des enseignants proposant des activités diverses au sein de l’école, notamment dans le domaine des aides aux élèves à besoins éducatifs particuliers.
En termes de gestion de postes, cela permettrait aussi, même si ce n’est pas l’essentiel, de répondre en partie à la demande syndicale d’enseignants surnuméraires.
Pour éviter toute dérive, il conviendrait de définir précisément, dans un texte actualisant les fonctions des directeurs, les conditions de mise en œuvre des décharges. On distinguerait d’une part le temps consacré au travail administratif, à l’animation et à l’organisation pédagogiques, et d’autre part le temps réservé à des activités d’enseignement.
Les écoles en réseau prioritaire où cette organisation est mise en place – parce que le directeur bénéficie, par exemple, d’une demi-décharge statutaire et d’un mi-temps de poste surnuméraire – sont la plupart du temps celles qui sont les plus efficaces. Car le directeur y a la disponibilité d’esprit et d’action pour assurer sa fonction.
24 juillet 2012
La direction d’école ne s’improvise pas. Elle demande une conscience claire des enjeux aussi bien nationaux que territoriaux. Une maîtrise des nouveaux outils de l’information et de la communication. Diriger une école, c’est être capable d’évaluer les besoins d’adaptation de la structure et les moyens à mettre en œuvre et de négocier avec les élus dans des débats ou des dossiers faisant apparaître clairement les projets de l’École de la République et la nécessité d’inscrire son
action dans le territoire.
La direction d’école, c’est aussi accueillir les personnels et favoriser l’intégration de tous dans une équipe au service des élèves.
C’est, bien sûr, rappelons-le, travailler au moins une semaine après la sortie des classes et reprendre une semaine avant la reprise officielle. Passer des heures au quotidien pour s’assurer de la stabilité de l’organisation et du respect des règles de sécurité dans le fonctionnement.
La direction d’école sera-t-elle enfin reconnue comme le vrai métier qu’elle nécessite d’exercer au quotidien et dont il conviendrait enfin de définir le statut ou bien demeurera-t-elle jusqu’à son extinction, faute de combattants, un sacerdoce que les générations qui montent, ne voudront plus assumer ? Former les personnels de direction et définir un statut de la direction d’école est devenu une impérative nécessité. Si le système doit être juste et efficace, comment le sera-t-il si les
responsables eux-mêmes fonctionnent dans l’urgence. Sur quels critères seront définies les priorités? Et que dire de l’égalité des chances pour les élèves si la formation des personnels de direction n’est pas harmonisée pour assurer à chaque mode de gestion la même efficacité?
6 août 2012
Il est temps de redéfinir les missions et conditions de travail des directeurs d’école.
Il y a un manque de formation cruel, une vraie méconnaissance du terrain par nos supérieurs indirects, des demandes hiérarchiques dont nous cherchons encore l’utilité et l’impact sur nos élèves.
Il y a un manque de formation cruel, une vraie méconnaissance du terrain par nos supérieurs indirects, des demandes hiérarchiques dont nous cherchons encore l’utilité et l’impact sur nos élèves.
J’ose à peine aborder la question des personnels recrutés pour l’aide administrative aux directeurs à qui nous donnons une formation plus que sommaire (quand nous trouvons un peu de temps) et qui sont remerciés au bout de six mois, puis remplacés dans le meilleur des cas (avec à nouveau du temps à trouver pour former la nouvelle personne).
Des propositions émanant des directeurs devraient être entendues, des solutions pourraient être envisagées qui ne grèveraient pas le budget de l’État et qui faciliteraient grandement notre travail au quotidien.
Un vrai statut de directrice reconnu auprès des collègues, de l’institution avec des missions clairement définies, auprès de chacun de nos partenaires (ien, ia, collectivités, parents).
Au sein de l’école vis à vis de nos collègues, il devient urgent de supprimer ce flou relationnel/professionnel : simple collègue chargée de tâches administratives ? Organisatrice de la mise en œuvre de projets visant la réussite des élèves et à ce titre pouvant être reconnue pour évaluer les résultats, l’engagement de chacun…?
Des missions supplémentaires ? Du temps de travail supplémentaire ? Peu importe, si tout cela est précisé avant l’acceptation du contrat, reconnu (financièrement aussi).
Une formation OBLIGATOIRE tous les 3 ans d’au moins deux semaines, pour se former aux nouveaux défis, échanger, éviter l’enferment dans un fonctionnement supporté par les habitudes que l’on met malgré soit en place et qui tiennent lieu de règles !
Décharge totale ? Partielle ? Plus importante qu’aujourd’hui ? Je ne sais pas … mais de sûr des directeurs/trices qui connaissent le métier d’enseignant du 1er degré pour l’avoir exercé …
Pour un statut des directeurs
Directeur d’une école de 237 élèves, en ZUS -soit l’équivalent d’un petit collège- seul et unique interlocuteur de l’administration, de la municipalité, des parents d’élèves, de l’équipe enseignante et de tous les partenaires de l’École, je fatigue sérieusement… Là où le même petit collège est pourvu d’au minimum quatre personnels administratifs, je gère tout à mi-temps (demi-décharge), classe et direction, avec un sentiment régulier de travail bâclé, mal fait…
Pourquoi ne pas donner un réel statut aux directeurs d’école ? Ajuster les systèmes de décharge aux situations locales ?
Quand tous les directeurs lâcheront prise, comment fonctionnera notre École ?
Un directeur au bord de l’épuisement.
Des propositions émanant des directeurs devraient être entendues, des solutions pourraient être envisagées qui ne grèveraient pas le budget de l’État et qui faciliteraient grandement notre travail au quotidien.
13 août 2012
Au sein de l’école vis à vis de nos collègues, il devient urgent de supprimer ce flou relationnel/professionnel : simple collègue chargée de tâches administratives ? Organisatrice de la mise en œuvre de projets visant la réussite des élèves et à ce titre pouvant être reconnue pour évaluer les résultats, l’engagement de chacun…?
Des missions supplémentaires ? Du temps de travail supplémentaire ? Peu importe, si tout cela est précisé avant l’acceptation du contrat, reconnu (financièrement aussi).
Une formation OBLIGATOIRE tous les 3 ans d’au moins deux semaines, pour se former aux nouveaux défis, échanger, éviter l’enferment dans un fonctionnement supporté par les habitudes que l’on met malgré soit en place et qui tiennent lieu de règles !
Décharge totale ? Partielle ? Plus importante qu’aujourd’hui ? Je ne sais pas … mais de sûr des directeurs/trices qui connaissent le métier d’enseignant du 1er degré pour l’avoir exercé …
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Pour un statut des directeurs
Directeur d’une école de 237 élèves, en ZUS -soit l’équivalent d’un petit collège- seul et unique interlocuteur de l’administration, de la municipalité, des parents d’élèves, de l’équipe enseignante et de tous les partenaires de l’École, je fatigue sérieusement… Là où le même petit collège est pourvu d’au minimum quatre personnels administratifs, je gère tout à mi-temps (demi-décharge), classe et direction, avec un sentiment régulier de travail bâclé, mal fait…
Pourquoi ne pas donner un réel statut aux directeurs d’école ? Ajuster les systèmes de décharge aux situations locales ?
Quand tous les directeurs lâcheront prise, comment fonctionnera notre École ?
Un directeur au bord de l’épuisement.
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