lundi 3 septembre 2012

Notre Directeur qui êtes aux cieux...


C'est la Rentrée des classes, l'un des marronniers préférés des journalistes en mal de copie. Et évidemment c'est aussi l'époque des articles bidons, des réflexions éculées, des jugements à l'emporte-pièce... et du grand n'importe quoi!

J'ai lu ce matin un article d'un site que je ne connaissais pas mais que je ferai aussi sec retomber dans les oubliettes. D'après cet article, le directeur d'école est un personnage tout-puissant. Combien de fois faudra-t-il dire, redire, répéter que "non, les directeurs d'école ne sont pas chefs d'établissement!" ?

Moi qui appelle de mes voeux un statut permettant d'acter au nom de l'école, je reste ébahi de l'ignorance crasse du public et des journalistes quant à la réalité de nos possibilités d'action. Pire, j'ai fortement l'impression qu'on mélange sciemment les possibilités offertes aux directeurs d'école des écoles de Paris par leur municipalité avec les réelles possibilités d'intervention d'un directeur d'école. Or, rappelons-le à tous, Paris n'est pas la France.

Voici ce que raconte ce magazine:

Qu'il s'agisse d'une absence inopinée, pour cause de maladie par exemple, ou d'une absence prévue par exemple dans le cadre de la formation ou bien-sûr pour cause de mouvement de grève, l'école a l'obligation d'accueillir les enfants et d'assurer la continuité de l'enseignement.

C'est vrai.

Quand l'enseignant ne peut remplir ses devoirs et responsabilités, et n'a pas pu aviser les responsables hiérarchiques assez tôt, le directeur d'école prend toutes les mesures nécessaires pour le bon fonctionnement de la classe. Il peut faire appel à un service d'accueil pour les enfants.

Elle est bien bonne! Ben non, le directeur se débrouille avec les moyens du bord, il ne peut faire appel à rien du tout, et en général il est obligé de répartir les élèves du collègue absent dans les classes des collègues présents. Mais peut-être qu'à Paris...

Si l'école a un caractère public, c'est au directeur d'incomber la responsabilité d'établir une liste de personnes susceptibles de remplacer temporairement le professeur absent, entre autres, des agents municipaux ou des assistantes maternelles comme les agents spécialisés des écoles maternelles (ASEM), ou des animateurs.

N'importe quoi! En dehors du fait que c'est écrit en très mauvais français, la remarque est la même que la précédente: le directeur ne peut en aucun cas faire appel à un service extérieur. Mais peut-être qu'à Paris...

Le lieu où va se faire le service d'accueil est fixé par la commune dans le cas d'une école publique. Cela peut avoir lieu dans l'enceinte de l'école ou dans d'autres lieux prédéfinis à cet effet.

Dans le cas d'une grève, c'est vrai. Mais pas dans un autre cas.

Une fois encore, le directeur d'école joue un rôle crucial dans la recherche de solutions pour la surveillance et l'accueil des enfants. Il peut recruter des vacataires ou des personnels contractuels.

C'est faux. Le directeur d'école n'est rien, et surtout pas "personne morale". Sa signature n'a aucune valeur. Il n'a aucune autorité pour embaucher qui que ce soit. Peut-être qu'à Paris... Mais je suis d'accord sur un point: le directeur a dans une école un rôle crucial, dans tous les domaines. C'est bien pour cela, encore une fois, que je réclame et continuerai de réclamer pour les directeurs d'école un statut particulier définissant clairement nos devoirs et nos responsabilités, nous permettant d'acter au nom de l'école, et reconnaissant administrativement comme financièrement l'importance de la direction d'école.

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