Il semble de bon ton à notre époque de grimper sur une grue pour réclamer quelque chose. C'est ainsi que les informations nationales regorgent ces derniers temps de papas et de mamies crapahutant dans les hauteurs. Il faut bien admettre que les médias ont la partie belle, ça fait de bonnes images: les autorités ne peuvent pas empêcher les caméras de s'installer à cinquante mètres avec un zoom et hop! Voilà de quoi remplir une case vierge des infos, entre un dictateur sud-américain embaumé et deux plats surgelés enchevalinés... Et puis, ça a forcément plus d'impact que de s'enterrer dans une grotte: allez donc filmer dans le noir.
Finalement, l'idée n'est peut-être pas si mauvaise! Et si tous les directeurs et toutes les directrices d'école de ce pays grimpaient sur une grue pour réclamer un statut? Voilà de quoi émouvoir les médias: 46000 directeurs d'école perchés dans les hauteurs! Il serait étonnant que nous ne trouvions pas chacun près de notre domicile une grue disponible (j'en ai trois rien qu'autour de chez moi)...
Qu'en dites-vous, chers collègues? La direction d'école ne mériterait-elle pas cet effort? Bon, j'avoue que je ne suis pas forcément exempt de crainte, et que, sans être forcément toujours sujet au vertige, la simple idée de monter sur une échelle la hauteur de sept ou huit étages ne m'attire pas plus que ça. Mais être directeur d'école aujourd'hui c'est quotidiennement faire une autre sorte de haute voltige, qu'il s'agisse de jongler avec les célèbres base-élèves ou affelnet, programmes internes à l’Éducation nationale codés avec les pieds, ou de faire du trapèze entre sa classe et son bureau. Sans oublier qu'on peut à notre époque multiplier quasiment à l'infini les rapprochements entre l'école et le cirque, notre zoo à nous, avec M. Peillon en guise de M. Loyal, les IEN qui nous jouent du pipeau pour animer les séances, etc.
Allez, chacun sa grue! Non?
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