J'ai entendu gémir certains suite à la parution de mon avant-dernier billet intitulé "Le mille-feuilles": "Ouiiii, tu tapes sur la gauche, on est quand même bien mieux considérés maintenant que sous Sarko..." et patati et patata.
Nonobstant le fait que je n'ai pas grand chose à faire de ce genre de critique, j'ai réfléchi à la teneur de ce fameux billet en me demandant si j'avais été injuste. Je me suis également posé la question de savoir si la revendication que je porte et qui est la raison d'être de ce blog, soit l'obtention d'un nécessaire et urgent statut pour le direction d'école, pouvait être apolitique.
A ces deux questions, je réponds avec force et détermination par la négative.
Comment pourrais-je faire abstraction des conditions politiques de mon pays, ou de son gouvernement quel qu'il soit, dans la mesure où c'est bien cette volonté politique qui fait aujourd'hui cruellement défaut pour que les directeurs d'école obtiennent justice?
Ce blog est jeune, il est né alors que le présent gouvernement était déjà en place. L'objectif lors de sa création était d'apporter une voix supplémentaire au concert de celles qui partout réclament un statut pour les directeurs d'école. Bref, de faire du lobbying.
Depuis plus de dix ans que le GDiD existe, l'idée que la gouvernance des écoles primaires passe forcément par les directeurs d'école, et qu'elle ne peut être que bénéfique si la direction d'école est renforcée dans sa mission et son autonomie, s'est peu à peu imposée. Aujourd'hui elle fait la quasi unanimité. Ce qui n'aura pas été sans mal, et on peut saluer au passage l'obstination du GDiD ou d'un homme comme Frédéric Reiss, qui n'a jamais lâché le morceau.
Sous les gouvernements précédents, la volonté politique d'accorder un statut aux directeurs d'école était présente. C'est le courage politique qui a manqué à M. Chatel, lequel appréhendait une réaction syndicale qui eût à coup sûr été violente. L'affaire des "maîtres-directeurs" de M. Monory il y a vingt-cinq ans a laissé des traces... Si ce blog avait existé à l'époque, il est certain que j'aurais sans complexe volé dans les plumes du gouvernement en question. Aurais-je alors été perçu comme un affreux gauchiste?
Aujourd'hui, on prétexte l'état déplorable du budget de la Nation pour reculer une mesure pourtant nécessaire. J'ai dans plusieurs billets expliqué que ce n'était qu'un faux prétexte, même si le budget est effectivement catastrophique (et je n'y suis pour rien). Mais j'ai surtout la forte impression que la volonté politique et la compréhension de la question de la direction d'école sont en revanche totalement absents. Si je l'écris, suis-je un affreux fasciste?
Il n'est pas de raison de croire que la revendication qui est la mienne, et que portent aujourd'hui la majorité de ceux qui aiment l'école et ne veulent pas la voir crever, ne puisse être affirmée quel que soit le gouvernement en place, de droite ou de gauche, bleu ou vert, bas ou haut. Une revendication légitime telle que celle du statut nécessaire de la direction d'école ne peut être apolitique, bien qu'apoliticienne, car s'il est un organe éminemment au centre de la vie publique, donc politique au sens noble du terme, c'est bien l'école publique et laïque de la République.
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