mercredi 29 mai 2013

Je me marre !


Nous savons tous que dans la troïka syndicale pour laquelle le statut des directeurs d'école équivaut aux tribunaux de l'inquisition, SUD tient une place de choix. "Ni Dieu ni maître" est leur leitmotiv constant, leur credo et leur confiteor.

C'est pourquoi je rigole quand je lis une de leurs dernières productions, car oui, je parcours quasi quotidiennement tous les sites syndicaux: il est bon de connaître son ennemi par cœur mieux que lui-même se connait. Vous la trouverez ICI, cette bafouille.

Manifestement, vu leur commentaire sur le site, les gens de SUD n'ont pas lu leur propre enquête, mais baste! Nous avons l'habitude chez ces gens-là des dénis de réalité. Ils n'ont pas peur non plus de leurs propres contradictions, mais là aussi les comportements infantiles ne me paraissent pas vraiment étranges dans un syndicat aux objectifs aussi absurdes que le refus systématique de tout et surtout l'acceptation systématique de rien.

Il s'agit donc d'une enquête sur les conditions de travail dans le Finistère, région fort à mon goût que je connais assez bien pour l'avoir parcourue en tous sens depuis pas mal d'années. J'adore la Bretagne, j'adorais les bretons, depuis quelques minutes j'adore mes collègues bretons.

Je cite la partie qui nous intéresse:

Le rapport à une hiérarchie plutôt distante

En fonction du niveau d’enseignement, « l’administration » ne renvoie pas à la même réalité. Dans les collèges et les lycées, il y a une administration de proximité, avec un chef d’établissement qui est l’interlocuteur direct pour le corps enseignant. Par contre dans les écoles primaires, l’interlocuteur n’est pas dans la proximité immédiate et quotidienne, cela renvoie à l’échelon de l’IEN (inspecteur de circonscription).

Cette réalité explique certainement le fait que plus de la moitié des enseignants du Primaire répondent qu’ils ne se sentent pas soutenus par leur administration en situation de conflit. Les équipes sont formées autour d’une direction qui est assumée par l’un ou l’une d’entre eux. C’est donc entre collègues que se joue le travail d’organisation et d’administration de l’école avec une charge de travail spécifique pour celui/celle qui accepte la fonction de direction plus ou moins choisie, plus ou moins reconnue selon des contextes très variables.

Parmi les enseignants du Primaire ayant répondu, 22,8% ont une charge de direction, parmi eux 25 sur 30 ont choisi cette fonction. Une minorité affirme qu’elle leur est imposée ou qu’ils n’ont pas pu passer le relais à un autre membre de l’équipe. 25 ont une décharge et les autres n’ont pas de décharge pour la fonction. Le directeur ou la directrice entretient un rapport égalitaire de collègue à collègue au sein de l’école, ils ne perçoivent pas et ne vivent pas cela comme des rapports hiérarchiques entre eux. La majorité des personnes ayant une charge de direction ne la vivent pas comme une activité valorisante dans leur travail. Ils/elles estiment que le volet administratif et la logique gestionnaire, occupent de plus en plus leur temps au détriment de celle du développement d’un projet pédagogique pour l’école.

Pour les enseignants du Secondaire, le contexte est très différent. Même s’ils se disent plutôt soutenus par leur administration en cas de conflit, presqu’1/3 des enseignants du Secondaire sont critiques sur les rapports avec celle-ci, seulement 11% font état de situations plutôt négatives, les autres soulignent la quasi-absence de rapports.

Sur l’ensemble de l’échantillon, nous avons donc 5% de répondants qui affirment un malaise avec une hiérarchie de proximité, et les 2/3, surtout les enseignants de Primaire, trouvent leur administration distante, impersonnelle et pas vraiment impliquée à l’égard de leur préoccupation professionnelle quotidienne.

Cette indifférence est à mettre en relation avec la demande de reconnaissance précédemment décrite au cours de l’évaluation. Il y a là, des personnels enseignants profondément impliqués dans leur travail qui ne trouvent et n’entendent que rarement un écho de la part de leur administration sur la qualité de leur travail. Ce silence est vécu comme un désintérêt de leur administration de tutelle pour la mission qu’ils remplissent. D’autant plus quand celle-ci intervient et rappelle sa présence uniquement lors des logiques comptables de fermeture/ouverture de classe, de redéploiement de postes. Cette situation renforce l’idée d’avoir à faire à des gestionnaires peu soucieux des réalités de terrain. Il reste à voir si les nouvelles politiques mises en œuvre vont pouvoir redonner confiance et sérénité aux enseignants quant à leur rapport avec leur hiérarchie. C’est-à- dire une hiérarchie soucieuse de la qualité de la mission qu’ils remplissent au quotidien auprès de la population.

J'ai une excellente solution pour ces braves gens qui se plaignent de l'éloignement de leur hiérarchie, et de son absence de conscience des réalités du terrain. Vous voulez connaître laquelle? Allons, si vous lisez ce blog, vous savez à quel point je chante la nécessité absolue et de plus en plus évidente d'un statut clair et différencié pour la direction d'école, reconnaissance administrative et juridique, salaire qui va avec, etc. Qui d'autre qu'un directeur d'école déjà en place pourrait être mieux placé pour accorder à ses adjoints le confort d'une hiérarchie de proximité attentive aux besoins de son école? A condition bien entendu d'en avoir les moyens!

Je me marre!

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