Le Ministre de l’Éducation nationale donnera demain jeudi 12 décembre les premières conclusions des négociations qui ont débuté le mois dernier, et qui concernent en particulier les directeurs des écoles publiques françaises.
Si on abstrait la création éventuelle d'un GRAF, ou Grade à accès fonctionnel, dont on ne connait pas les détails (échelle de rémunération, responsabilités, conditions d'entrée, etc) mais qui est une claire reconnaissance du métier spécifique de directeur d'école, la donne change néanmoins en ce qui concerne le régime indemnitaire ou de charge d'enseignement. Je vais être clair: ça change très peu, si peu d'ailleurs que je ne vois pas vraiment en quoi ces "évolutions" minimes vont amener notre charge de travail et notre rémunération au niveau de ce que pratiquent d'autres nations.
J'ai tout de même préféré rectifier et mettre à jour, ou plutôt refaire et compléter, le tableau synoptique que je vous avais proposé il y a quelques mois. Vous y trouverez désormais plus de renseignements. J'ai par exemple ajouté le nombre d'écoles concernées, ou la charge liée aux APC. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Je rappelle que j'avais dû inventer la notion de PIT, ou Part Incompressible de Travail. Pour un directeur d'école, le PIT est la charge liée à la mission de direction, charge qui ne change pas -ou très peu- en fonction du nombre de classes; qu'on ait une, deux ou huit classes, le directeur d'école est amené à opérer un certain nombre de manipulations. En revanche, la charge augmente en fonction du nombre de classes pour beaucoup d'autres aspects du métier, il en est donc tenu compte dans le bas du tableau. Ce qui amène à vérifier que dans le système actuel un certain nombre de directeurs d'école sont lésés, parfois largement, en temps disponible pour leur mission, temps qu'ils sont donc amenés à nécessairement prendre sur leur temps personnel.
De même, on peut constater que le régime indemnitaire de la direction d'école, si ridicule soit-il, varie fortement encore selon la taille de l'école concernée. Certains directeurs sont plus lésés que d'autres sur ce plan, ayant quasiment la même charge que d'autres collègues pour une indemnité nettement moindre. Au passage, je signale que je considère ce régime indemnitaire comme une horreur; il serait largement temps de donner aux directeurs d'école un traitement qui prenne leur mission en compte. Le GRAF amènera-t-il cette évolution nécessaire?
Il existe donc actuellement dans notre pays, pour ce qui concerne la direction d'école, des configurations plus favorables que d'autres, comme des configurations pires! Il s'agit là d'un mélange de temps accordé à la mission et de régime indemnitaire. Avoir 2,3,8, 9 ou 13 classes, c'est être dans une configuration technique compliquée dans laquelle on peut dire que le directeur fait beaucoup de travail sans être rémunéré correctement. A l'inverse, les configurations les plus favorables sont celles des écoles à 5 et 10 classes, dans lesquelles le directeur opère dans des conditions de travail convenables. Je dis bien "convenables", car c'est évidemment loin d'être la panacée. Je ne voudrais pas faire croire que les directions d'école à 5 et 10 classes soient les champs élyséens. Mais il vaut mieux être directeur d'une école à cinq classes que directeur d'une école à neuf classes...
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