dimanche 19 avril 2015

Retour à l'envoyeur...

Je viens de remplir ma déclaration d'impôts... Une hausse de 20 % de l'impôt à payer.

Pourtant mon traitement n'a pas augmenté dans cette proportion, même si j'ai changé d'échelon et touche désormais comme vous la fameuse "prime" de 400 € par an. Quant à la pension ridicule de mon épouse retraitée...

Étant mensualisé, j'ai augmenté en proportion le montant que je paye chaque mois. Je ne sais pas trop comment je vais finir mes mois à venir sans rogner sérieusement sur les dépenses. Et on va me dire que la consommation ne se relance pas? Tu parles!

Payé par l’État, avec ce que je donne à l’État, j'ai l'impression -une impression, vraiment?- d'un simple retour à l'envoyeur. Pourtant je n'aime pas le tennis. Ou du moins je ne suis pas joueur. Jouer me débecte.

Je pense à ceux qui payent beaucoup d'impôts dans ce pays: artistes, "journalistes" (je mets des guillemets tant peu d'entre eux méritent ce titre), hauts fonctionnaires... Il est clair qu'au-delà d'une certaine somme il est possible de vivre, et bien vivre, sans souci particulier. Il est vrai aussi que certaines dépenses sont liées à un train de vie nécessaire quand on a de la notoriété et ou des responsabilités. Quand j'entends certaines personnes expliquer qu'elles acquittent leurs impôts sans problème bien qu'étant taxées à 50 % ou plus elles donnent des sommes phénoménales à l’État, je comprends parfaitement qu'en fait elles expriment qu'elles aspirent à une vie relativement simple, avec un train de vie confortable néanmoins, et que leurs revenus leur permettent de le faire. Voilà un bon état d'esprit. Je ne sais pas ce que paye chaque année au fisc Jean-Jacques Goldman par exemple, alors que cet homme mène une vie retirée et simple, mais ce doit être assez stupéfiant pour un pékin comme moi. Comprenons-nous bien, cet homme m'a donné tant de bonheur musical que franchement je ne vois pas pourquoi je lui reprocherais de participer aussi bien au fonctionnement de la Nation! Au contraire je lui suis profondément reconnaissant qu'en fin de compte il ait mis son talent au service de son pays. C'est grâce à des gens comme lui qu'on me paye et que mes élèves ont de bonnes conditions de travail dans leur classe. Je vais pousser le bouchon encore plus loin, mais mes pitchounes lui doivent peut-être de nombreux sourires, à lui et à ses semblables. Cela vous parait bizarre?  Réfléchissez un peu.

Du moins, je ne vois pas pourquoi ce serait à lui que j'irais reprocher que moi, cadre A de la fonction publique, je tire la langue. Qu'on ne me dise pas, surtout pas, que je suis un nanti ou un enfoiré de fonctionnaire, ça ira mal. Je suggère aimablement aux abrutis de droite -et je suis de droite-, à la bande à Sarko et autres enfoirés qui se gobergent aux frais de la Nation, de sérieusement réviser leur argumentation et leurs fameux "éléments de langage" pour les temps qui vont suivre. Je le suggère aussi tout aussi aimablement aux "camarades" et autres joyeux drilles dits "de gauche". Je me sens ce matin assez vindicatif. Parce que bosser pour des prunes... J'ai beau aimer mon métier, le comble sera que bientôt dans cette logique je finirai par payer pour le faire.

Il est où, le fric? Dans quelles poches il passe? Où sont les milliards de la Nation? Dans les porte-monnaie de qui? Je vais vous dire, à côté de ma déclaration d'impôts, la réforme du collège ou les "assises" -couché!- de la Répoublique bananière dans laquelle je vis, je m'en fous, mais je m'en fous, mais vous n'imaginez pas à quel point je m'en fous.

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