Les élections présidentielles sont dans un an (un an!) mais pourtant depuis des mois nous sommes en campagne électorale, et ce qui me navre est que l'école, loin d'être laissée apaisée à l'écart des enjeux de pouvoir, reste un argument électoral. Brinquebalée entre partisans d'un énième retour à un passé fantasmé de hussards noirs - avec blouses, craies et férules, une école à la Doisneau - et partisans dont je suis d'une évolution nécessaire, l'école française va de nouveau connaître les affres d'une remise en question. C'est une "révolution permanente" dans le mauvais sens, celle qui autorise n'importe qui à dire ou écrire n'importe quoi, et surtout que les enseignants sont des feignasses qui ne bossent que 15h par semaine - oui, je l'ai déjà lu - aux frais du contribuable et se foutent des résultats scolaires de leurs élèves. Nous allons lire et relire ces prochains mois à quel point les petits français sont mal formés, ne savent pas - plus - lire, ne savent pas - plus - compter, ne connaissent pas l'histoire ni la géographie de leurs pays, ni ne connaissent par cœur les numéros des départements.
C'est lassant, bien entendu, et inconfortable. Il aura fallu quatre ans pour nous réconforter après les épreuves difficiles que nous avons connues et le mépris que nous avons dû supporter entre 2007 et 2013, et encore la confiance ne nous est-elle pas totalement revenue. Nous sommes repartis pour un tour.
Chacun aujourd'hui fourbit ses armes, et nous abreuve de projets plus ou moins exotiques pour "l'avenir de l'école", dont bien entendu chacun s'accorde à écrire qu' "elle ne fonctionne pas", qu' "elle ne remplit pas son rôle". Qu'aucun de ces personnels politiques ne se pose la question de sa propre responsabilité dans ce constat m'ébahit, alors que nous n'avons face à nous qu'anciens Président ou Premiers ministres, ministres, députés, sénateurs... qui depuis quinze ou vingt ans au moins sont pourtant aux commandes de la Nation. Admettons alors que ce n'est qu'un jeu, que je ne trouve pas drôle du tout, mais un jeu. Qui s'étonnera lors des taux d'abstention lors des scrutins?
Parmi les arguments évoqués par la majorité des candidats potentiels à cette élection, il en est un qui retient particulièrement mon attention, c'est celui de "l'autonomie" de l'école. Évidemment personne n'est d'accord sur la définition de ce mot, mais ça fait joli même si on n'a aucune idée de ce dont il peut bien s'agir. Nos candidats sont un peu ce que Jean-Christophe Torrès appelle des "cabris de l'autonomie", sympathique allusion à une déclaration fameuse du général de Gaulle. On n'y comprend rien mais ça fait bien d'en causer, ça fait moderne et renseigné. Il faut néanmoins remarquer qu'il existe sur ce point un certain consensus, à gauche comme à droite voire à l'extrême-droite (l'extrême-gauche y est pour sa part farouchement opposée, elle a au moins le mérite de la clarté et de la pérennité de son point de vue). Que ce soit crédible, c'est autre chose. Le jour où je verrai cet État jacobin et centralisateur qui est le nôtre accepter de perdre son pouvoir coercitif et injonctif, les poules auront peut-être des dents: "... la culture administrative envisage toute liberté locale comme une menace à l’efficacité " (Jean-Christophe Torrès). Mais j'ai le droit d'espérer! Émanciper l'école, c'est un beau programme. Je regrette simplement que le terme ait été kidnappé un jour par une centrale syndicale. Il est aujourd'hui très connoté dans le milieu enseignant.
Néanmoins je la veux, cette autonomie! Comme directeur d'école, je veux être autre chose que la dernière roue du carrosse dans toutes les discussions qui impliquent l'école que je dirige. Comme le rappelle Frédéric Sève (SGEN-Cfdt) dans un entretien récent:
"On l'a vu par exemple dans les discussions sur les rythmes scolaires ou les PEDT. L'école n'est jamais en capacité d'avoir la parole. C'est toujours la mairie et l'inspection académique qui discutent et contractualisent."
Pourtant tout le monde sait que c'est localement que les problèmes de nos élèves peuvent au mieux être résolus. Car nous ne devons jamais perdre de vue que la réussite scolaire des enfants qui nous sont confiés est l'essence de notre métier. Gérald Chaix nous rappelle que le système tel qu'il est actuellement administré manque d'efficacité et creuse les inégalités, que l’Éducation nationale ne garantit pas l'égalité des chances. Écrivons-le: l'école se trouve dans une injonction de réussite pour tous alors qu'elle n'a pas ou que très peu de moyens sur le terrain pour y répondre. Sans le choix raisonné par les partenaires locaux et l'équipe éducative des moyens d'action pour y parvenir, avec les contraintes et les possibilités de chaque école, garantir la réussite scolaire de tous nos élèves reste une gageure... ou une illusion. Le Sénat aussi ne dit pas autre chose :
"... c'est l'établissement, et non la classe, qui constitue la brique fondamentale du système éducatif. L'esprit d'équipe, sa solidarité et le développement d'un véritable travail collectif sont présentés par l'ensemble de la recherche comme une condition essentielle de la réussite des élèves."
Mais quelle autonomie? Il faudrait déjà que les acteurs de l'école soient d'accord entre eux. Les enseignants d'abord, qui souvent voient "une autonomie de l’établissement confondue avec celle du chef d’établissement, et ressentie comme potentiellement menaçante pour leur liberté pédagogique" (Jean-Michel Catin). Les directeurs d'école ensuite, qui s'imaginent "devant de nouvelles responsabilités, synonymes à leurs yeux d’un surcroît de charges et de complexité; la dépendance à une hiérarchie assez lointaine fait finalement courir moins de risques qu’un engagement dans le cadre de responsabilités assumées" (Jean-Paul Delahaye, Jean-Charles Ringard). Les syndicats : "Elle effraie les syndicats enseignants... Elle déroge à la culture administrative en vigueur depuis toujours" (Jean-Christophe Torrès). Même les "penseurs" de l'éducation s'y mettent, qui y voient certainement aussi à juste titre les arrières-pensées politiques, mais en profitent pour tacler une éventuelle autonomie perçue comme une "libéralisation de l'enseignement" (au sens politicien de "libéral"), comme l'écrit Meirieu :
"Je suis même convaincu qu’une partie de la droite rêve, aujourd’hui, de cette libéralisation complète du système, et se prépare à mettre en œuvre une dérégulation progressive de l’éducation, selon des principes plus ou moins inspirés du chèque-éducation."
Philippe Meirieu a des craintes, mais il n'en a pas moins tort. D'autant que l'équité pécuniaire des moyens accordés aux écoles fera rigoler tous les collègues qui me lisent. Je vois moi dans l'autonomie des écoles non pas une libéralisation, mais une libération. Comme directeur d'école, avoir le choix de mes projets directement nécessaires à la réussite de mes élèves et passionnément discutés en équipe, pouvoir en élaborer tenants et aboutissants sans avoir à me référer à des injonctions académiques ou ministérielles totalement éloignées des réalités locales, pouvoir en discuter les budgets avec une municipalité partenaire privilégiée sans attendre l'aval de quiconque, voilà quelques possibilités qui me font rêver. J'ai simplement envie de continuer à œuvrer au mieux, mais sans entrave administrative ni suspicion préalable. L’autonomie, qu’on ne confondra pas avec l’indépendance, c'est avoir le choix des moyens et des méthodes. Elle a nécessairement ses limites et suppose une complémentarité avec le regard externe (Bernard Dizambourg, Jean-Paul Delahaye), pour poser des "garde fous" (Jean-Michel Catin) et favoriser un pilotage institutionnel : "Il faut que l’État ait les moyens de suivre finement les évolutions dans les établissements et d’anticiper les risques éventuels" (Bernard Dizambourg). Car évidemment il n’existe pas d’autonomie sans responsabilisation, et "nulle part on ne crée d’autonomie sans créer en même temps, dans la même logique, (…) des modalités de régulation" (Roger-François Gauthier). L’évaluation par exemple est une étape indispensable au pilotage (Roger-François Gauthier, Gérald Chaix, Alain Tanguy, Bernard Dizambourg). Mais c'est d’abord une autoévaluation, afin de permettre aux équipes de vérifier dans quelle mesure les pratiques mises en œuvre remplissent la mission de l’École dans tous ses aspects.
Cette autonomie qui fait si peur passe certainement par la création d' "établissements du 1er degré". Encore faut-il s'entendre là aussi sur le sens à donner à ces mots. Je ne suis pas certain que la proposition, faite par "Les Républicains" dans leur projet présenté en avril dernier de la création d' EPLP, soit autre chose que verba volant. Nous avons déjà donné, merci, et nous en avons pris plein les dents. Le même projet venant de l'extrême-droite fait aussi bien rire quand on constate ce qui se passe dans les écoles des communes tenues par ces gens-là. Passons, je veux rester charitable.
Le Sénat lui-même n'est pas forcément très clair lorsqu'il propose de "reconnaître un statut de chef d'établissement aux directeurs d'école, ce qui implique, par conséquent, de conférer le statut d'établissement public local d'enseignement aux écoles". Lorsqu'on lit le rapport, on comprend le juste point de vue, et une volonté réelle de faire progresser le système vers une nécessaire efficacité. Pour autant on sent que nos sénateurs ne cernent pas forcément tous les tenants et aboutissants de leur proposition, comme LR également se gardent bien de préciser leur projet. Quid par exemple des chefs d'établissement du primaire? Si dans l'esprit il s'agit de créer un nouveau corps, on court à la catastrophe, car un nouveau corps, de par le fonctionnement de la fonction publique, est accessible sur concours à n'importe qui. J'imagine difficilement un ancien principal de collège ou un quelconque administrateur civil ou militaire devenir chef d'établissement, avec un Conseil d'administration tout autant ignorant de ce qu'est l'école. Il est clair pour moi qu'un chef d'établissement du primaire ne peut être qu'un ancien enseignant du primaire (et j'entends bien venant de la maternelle ou de l'élémentaire) en connaissant bien le fonctionnement, les tenants et aboutissants, les plus petits et infimes recoins qui vont des soins que l'on donne à un enfant qui s'est blessé au genou en récréation à la remise en route d'un photocopieur qui flanche. Le concevoir autrement serait une absurdité mortifère. J'ajouterai même qu'une expérience enseignante d'une dizaine d'années serait un pur bienfait à une époque où la mission de direction d'école est si peu intéressante qu'elle n'est le plus souvent pourvue que par des débutants.
C'est pourquoi les propositions du GDiD ou du SGEN-Cfdt (toujours droit dans ses bottes sur ce point, ce qui n'est pas forcément le cas d'autres centrales syndicales) sur le sujet me semblent autrement plus réfléchies et concevables. Au delà de la reconnaissance administrative et de la charge de travail des directeurs d'école qui pointe son nez depuis quelques années (décharges, référentiel-métier, charte de confiance, un GRAF bientôt... et je vous serais grâce de bien y réfléchir en mai 2017), l'idée de bientôt aboutir à un changement majeur de la gouvernance de l'école primaire réjouit mon âme. Je suis un vieux bonhomme qui cours désormais vers le temps où je serai en retraite, je n'en serai pas. Mais après aujourd'hui 37 années consacrées à la réussite scolaire des enfants que me confient avec une confiance chaque fois renouvelée des parents d'élèves anxieux, je ne veux, je ne souhaite, je n'espère et je n'attends que ce changement indispensable. Je ne joue plus pour moi. Je joue pour mes pitchounes et mes pitchounettes de cinq ans qui me grimpent sur les genoux en récréation et me sourient totalement avec une désarmante innocence. C'est pour eux que mon cœur fond, c'est pour eux que je me bats.
PS: je me suis beaucoup appuyé pour ce billet, et en particulier pour les citations, sur un document remarquable de l'AFAE consacré à l'autonomie... C'est à lire!
"... c'est l'établissement, et non la classe, qui constitue la brique fondamentale du système éducatif. L'esprit d'équipe, sa solidarité et le développement d'un véritable travail collectif sont présentés par l'ensemble de la recherche comme une condition essentielle de la réussite des élèves."
Mais quelle autonomie? Il faudrait déjà que les acteurs de l'école soient d'accord entre eux. Les enseignants d'abord, qui souvent voient "une autonomie de l’établissement confondue avec celle du chef d’établissement, et ressentie comme potentiellement menaçante pour leur liberté pédagogique" (Jean-Michel Catin). Les directeurs d'école ensuite, qui s'imaginent "devant de nouvelles responsabilités, synonymes à leurs yeux d’un surcroît de charges et de complexité; la dépendance à une hiérarchie assez lointaine fait finalement courir moins de risques qu’un engagement dans le cadre de responsabilités assumées" (Jean-Paul Delahaye, Jean-Charles Ringard). Les syndicats : "Elle effraie les syndicats enseignants... Elle déroge à la culture administrative en vigueur depuis toujours" (Jean-Christophe Torrès). Même les "penseurs" de l'éducation s'y mettent, qui y voient certainement aussi à juste titre les arrières-pensées politiques, mais en profitent pour tacler une éventuelle autonomie perçue comme une "libéralisation de l'enseignement" (au sens politicien de "libéral"), comme l'écrit Meirieu :
"Je suis même convaincu qu’une partie de la droite rêve, aujourd’hui, de cette libéralisation complète du système, et se prépare à mettre en œuvre une dérégulation progressive de l’éducation, selon des principes plus ou moins inspirés du chèque-éducation."
Philippe Meirieu a des craintes, mais il n'en a pas moins tort. D'autant que l'équité pécuniaire des moyens accordés aux écoles fera rigoler tous les collègues qui me lisent. Je vois moi dans l'autonomie des écoles non pas une libéralisation, mais une libération. Comme directeur d'école, avoir le choix de mes projets directement nécessaires à la réussite de mes élèves et passionnément discutés en équipe, pouvoir en élaborer tenants et aboutissants sans avoir à me référer à des injonctions académiques ou ministérielles totalement éloignées des réalités locales, pouvoir en discuter les budgets avec une municipalité partenaire privilégiée sans attendre l'aval de quiconque, voilà quelques possibilités qui me font rêver. J'ai simplement envie de continuer à œuvrer au mieux, mais sans entrave administrative ni suspicion préalable. L’autonomie, qu’on ne confondra pas avec l’indépendance, c'est avoir le choix des moyens et des méthodes. Elle a nécessairement ses limites et suppose une complémentarité avec le regard externe (Bernard Dizambourg, Jean-Paul Delahaye), pour poser des "garde fous" (Jean-Michel Catin) et favoriser un pilotage institutionnel : "Il faut que l’État ait les moyens de suivre finement les évolutions dans les établissements et d’anticiper les risques éventuels" (Bernard Dizambourg). Car évidemment il n’existe pas d’autonomie sans responsabilisation, et "nulle part on ne crée d’autonomie sans créer en même temps, dans la même logique, (…) des modalités de régulation" (Roger-François Gauthier). L’évaluation par exemple est une étape indispensable au pilotage (Roger-François Gauthier, Gérald Chaix, Alain Tanguy, Bernard Dizambourg). Mais c'est d’abord une autoévaluation, afin de permettre aux équipes de vérifier dans quelle mesure les pratiques mises en œuvre remplissent la mission de l’École dans tous ses aspects.
Cette autonomie qui fait si peur passe certainement par la création d' "établissements du 1er degré". Encore faut-il s'entendre là aussi sur le sens à donner à ces mots. Je ne suis pas certain que la proposition, faite par "Les Républicains" dans leur projet présenté en avril dernier de la création d' EPLP, soit autre chose que verba volant. Nous avons déjà donné, merci, et nous en avons pris plein les dents. Le même projet venant de l'extrême-droite fait aussi bien rire quand on constate ce qui se passe dans les écoles des communes tenues par ces gens-là. Passons, je veux rester charitable.
Le Sénat lui-même n'est pas forcément très clair lorsqu'il propose de "reconnaître un statut de chef d'établissement aux directeurs d'école, ce qui implique, par conséquent, de conférer le statut d'établissement public local d'enseignement aux écoles". Lorsqu'on lit le rapport, on comprend le juste point de vue, et une volonté réelle de faire progresser le système vers une nécessaire efficacité. Pour autant on sent que nos sénateurs ne cernent pas forcément tous les tenants et aboutissants de leur proposition, comme LR également se gardent bien de préciser leur projet. Quid par exemple des chefs d'établissement du primaire? Si dans l'esprit il s'agit de créer un nouveau corps, on court à la catastrophe, car un nouveau corps, de par le fonctionnement de la fonction publique, est accessible sur concours à n'importe qui. J'imagine difficilement un ancien principal de collège ou un quelconque administrateur civil ou militaire devenir chef d'établissement, avec un Conseil d'administration tout autant ignorant de ce qu'est l'école. Il est clair pour moi qu'un chef d'établissement du primaire ne peut être qu'un ancien enseignant du primaire (et j'entends bien venant de la maternelle ou de l'élémentaire) en connaissant bien le fonctionnement, les tenants et aboutissants, les plus petits et infimes recoins qui vont des soins que l'on donne à un enfant qui s'est blessé au genou en récréation à la remise en route d'un photocopieur qui flanche. Le concevoir autrement serait une absurdité mortifère. J'ajouterai même qu'une expérience enseignante d'une dizaine d'années serait un pur bienfait à une époque où la mission de direction d'école est si peu intéressante qu'elle n'est le plus souvent pourvue que par des débutants.
C'est pourquoi les propositions du GDiD ou du SGEN-Cfdt (toujours droit dans ses bottes sur ce point, ce qui n'est pas forcément le cas d'autres centrales syndicales) sur le sujet me semblent autrement plus réfléchies et concevables. Au delà de la reconnaissance administrative et de la charge de travail des directeurs d'école qui pointe son nez depuis quelques années (décharges, référentiel-métier, charte de confiance, un GRAF bientôt... et je vous serais grâce de bien y réfléchir en mai 2017), l'idée de bientôt aboutir à un changement majeur de la gouvernance de l'école primaire réjouit mon âme. Je suis un vieux bonhomme qui cours désormais vers le temps où je serai en retraite, je n'en serai pas. Mais après aujourd'hui 37 années consacrées à la réussite scolaire des enfants que me confient avec une confiance chaque fois renouvelée des parents d'élèves anxieux, je ne veux, je ne souhaite, je n'espère et je n'attends que ce changement indispensable. Je ne joue plus pour moi. Je joue pour mes pitchounes et mes pitchounettes de cinq ans qui me grimpent sur les genoux en récréation et me sourient totalement avec une désarmante innocence. C'est pour eux que mon cœur fond, c'est pour eux que je me bats.
PS: je me suis beaucoup appuyé pour ce billet, et en particulier pour les citations, sur un document remarquable de l'AFAE consacré à l'autonomie... C'est à lire!