Mes sentiments sont confus en cette veille de vacances. J'ai l'esprit occupé bien entendu par la fin d'année scolaire, avec son lot de tâches "à boucler"... Entre les élèves, la direction de l'école, quelques réunions encore, la dernière main à mettre dans quelques paperasses, la préparation déjà de la rentrée de septembre, ce n'est plus une "dernière ligne droite" car il y a trop de virages serrés à prendre. J'ai l'esprit embrumé, le corps fatigué, la chance aussi heureusement d'avoir maintenant une longue expérience qui me permet de bien planifier mon temps sans gaspiller une énergie qui à mon âge fait parfois défaut.
Mes sentiments sont confus car je ne sais plus trop quoi penser de ce qui nous attend, directrices et directeurs d'école, au premier trimestre de la prochaine année scolaire. Je veux tenter de faire un point d'étape, mais ce n'est pas simple tant les annonces ministérielles se succèdent rapidement, comme les commentaires syndicaux à géométrie variable, ou les informations que je peux capter "par la bande".
Je dois reconnaître que depuis quinze ans jamais une telle attention n'avait été portée à la direction d'école. Le GDiD a clairement gagné la partie, après une douzaine d'années d'investissement fort de la part de ceux qui ont été au départ de l'association. Je rends hommage, en toute sincérité et avec franchise, à Alain Rei et Pierre Lombard, comme à d'autres qui se reconnaîtront, qui font encore partie du GDiD ou l'ont quitté, mais n'ont jamais perdu l'espoir de voir un jour reconnues légitimes les aspirations de l'association. Je n'en fais partie que depuis un tiers du temps qui fut le sien, mais j'espère depuis ces quatre années avoir pu donner ne serait-ce qu'un peu à une cause commune qu'il me parait toujours indispensable de défendre si on croit à l'avenir de l'école publique: le statut nécessaire des directeurs d'école n'est pas un caprice ni une péripétie anecdotique dans l'histoire de l’École, mais bien une mesure indispensable pour la réussite de nos élèves ces prochaines années. Dans un monde difficile, où pouvoir travailler devient une chance que tous ne pourront peut-être pas avoir, la France doit faire le maximum pour que l'école publique française redevienne un modèle d'efficience que malgré tous les efforts des agents de terrain elle n'est plus.
Oui, jamais depuis l'abandon absurde du décret instituant les "maîtres-directeurs" on n'avait porté autant d'attention à notre mission. Ce n'est pas le fruit du hasard, le GDiD a su convaincre certains syndicats d'enseignants -vaincus déjà il faut dire par leur représentation aujourd'hui à la portion congrue-. Ceux qui faisaient défiler contre les "maîtres-directeurs" en 1987 ne mobiliseraient aujourd'hui personne. La nécessité d'un "pilotage" -ou donnez-lui le nom que vous voulez- au plus près des besoins du terrain s'impose aujourd'hui à tous. Et tous le disent: enseignants qui le réclament, députés et sénateurs qui en pointent la nécessité, public qui le demande, municipalités qui l'appellent de leurs voeux... Il reste quelques irréductibles arc-boutés sur les images passées d'un monde ouvrier idéalisé alors qu'il n'a jamais existé, ils ne représentent plus rien ni personne et disparaîtront bientôt dans les poubelles de l'histoire de l'éducation.
Mais il règne une certaine confusion qui ne m'aide pas à faire le point, entre annonces catégorielles pour les enseignants du primaire en général, annonces quant au fonctionnement des écoles, et annonces ou pistes spécifiques à la direction d’école.
Ainsi les enseignants du primaire recevront-ils désormais une prime similaire à celle des enseignants du secondaire, qui indemnise le temps passé au suivi des élèves, très important dans le primaire. Elle ne sera certes pour l'instant pas du même montant, mais on peut penser qu'elle l'atteindra d'ici quelques années, si le budget de l’État se porte mieux. De même, il est évident que la rémunération des enseignants du primaire, dont l'OCDE dans son dernier rapport sorti il y a deux jours pointe encore l'absurde différence avec celle des enseignants du secondaire, sera dans les années qui viennent mise à niveau. Même si certaine centrale syndicale du secondaire gémit à l'injustice, estimant sans doute -nous en avons l'habitude- que les professeurs du primaire ne fichent rien. Je vois pour ma part dans ce genre d'éructation nauséabonde que le fruit d'un affolement qui a pris toute la FSU devant son incapacité à mobiliser, et devant l'avance que prennent l'UNSA et d'autres avant des élections professionnelles qui approchent à grands pas.
Ces mesures indemnitaires et salariales sont, seront, bien évidemment étalées dans le temps, et ne sont et seront que simple justice alors que les professeurs désormais reçoivent ou recevront tous la même formation, qu'ils enseignent en école, au collège ou au lycée. Je veux bien laisser à part le difficile concours de l'agrégation, qui marque des compétences et des connaissances particulières; encore faudrait-il que ces enseignants de valeur soient effectivement employés là où ils sont nécessaires, dans les classes préparatoires et dans le Supérieur.
Il s'agit donc de mettre fin à une discrimination salariale absurde, j'en rends grâce au ministre qui a le courage de s'y atteler. La tâche est difficile dans les conditions actuelles de serrage du budget de l’État, c'est donc doublement méritoire, mais franchement quelle centrale syndicale oserait s'élever contre? Le gouvernement craint comme la peste les réactions syndicales -à tort, aujourd'hui le terrain est fort et exaspéré, les syndicats sont faibles- et voit donc là une piste aussi facile à suivre que juste. Tant mieux. Parallèlement, le ministre de l’Éducation nationale augmente, petit à petit aussi, le nombre d'accédants à la hors-classe dans le primaire, qui on ne sait pour quelle raison n'est que de 2% par an alors que dans le secondaire elle est de 7%. Voilà aussi une mesure qui n'est que justice. Je suis heureux qu'un gouvernement qui se dit "de gauche" montre le désir d'aller vers une égalité de traitement qui pour le coup n'est que simple équité -j'aime le mot "équité"-.
Il faut dire que ce gouvernement demande beaucoup au terrain, dans le primaire, avec le changement des rythmes scolaires et d'autres mesures qui suivront. Mais rappelons-nous que depuis des années d'autres changements plus douloureux nous avaient été imposés -sans que nos syndicats prétendument représentatifs bougent le petit doigt-, et que rien pour autant ne nous avait été octroyé; nous étions de plus en plus sollicités, pour des choses par ailleurs aussi idiotes qu'une rage soudaine d'évaluation ou une folie exacerbée de réunionnite, et voyions parallèlement le nombre de postes d'enseignants diminuer drastiquement, au point d'avoir aujourd'hui dans nos classes des effectifs pléthoriques qui ne contribuent pas à la réussite individuelle de nos élèves. J'en sais quelque chose, j'ai connu deux fermetures de classe dans cette période, comme j'ai vu nombre de remplaçants disparaître du paysage. Je ne me plains pas en revanche du laminage des RASED, ayant toujours proclamé leur totale inefficacité de fonctionnement. Ce qui ne signifie pas que je voulais les voir totalement disparaître, non, j'aurais simplement bien apprécié qu'on les fasse travailler différemment. J'ai toujours pensé, et je crois toujours, que la place d'un élève est au sein de sa classe, et que le meilleur moyen de l'aider est de l'y soutenir dans ses apprentissages, pas de l'en sortir pour lui administrer ponctuellement quelque potion fumeuse.
Notons aussi, ce n'est pas un détail pour moi, l'abandon presque complet de l'évaluationnite aigüe qui a touché notre profession, et dont je réclame encore qu'on m'en prouve l'utilité. Je n'évoquerai que pour mémoire ce qu'on réclamait aux enseignants de maternelle dont je fais partie, demandes ridicules qui ne prouvaient qu'une chose, à savoir l'ignorance totale de notre ministère, mais aussi hélas de nos IEN, de la façon dont grandit intellectuellement un enfant entre trois et six ans: faire de l'évaluation notionnelle normative à ces âges relève d'un esprit malade. Réclamer d'un enseignant de petite section qu'il bloque une semaine par trimestre pour faire des évaluations de langage, et je n'invente rien puisque c'est ce qu'a osé suggérer un IEN de ma connaissance, c'est... tiens, je n'ose même pas dire ce que c'est!
Je ressens également un fort soulagement quant à la disparition de l'aide personnalisée, tant elle était inadaptée à mon travail, absurde en maternelle quand les enfants après une journée de classe lors de laquelle ils ont été longuement sollicités ne rêvent que de calme et de repos, suçant leur pouce affalés dans le lieu de regroupement. Absurde aussi car elle nie tout ce que je crois quant à ce que doit être une journée de travail avec des élèves entre trois et six ans, qui ne peuvent être mis à contribution qu'individuellement si on veut être efficace, ce qui d'ailleurs à mon sens est aussi le cas en élémentaire comme dans les premières années du collège, l’enseignement collectif ne devenant efficace que lorsqu'un enfant a acquis ce qui lui est nécessaire de compétences d'apprentissage et de méthodes de travail. Si en maternelle on ne fait que du collectif à longueur de journée, du scolaire éloigné de l’individu, à grand renfort de "fiches" toutes prêtes et inadaptées, il est certain que la moitié des enfants ne comprendront rien, désespéreront et se fatigueront inutilement. Je suppose que l'enseignant, en toute bonne foi et parce qu'il n'a rien compris de son métier, considérera alors la moitié de son effectif comme "en échec". Mais c'est un autre débat.
Il reste beaucoup à faire, laver à grande eau les programmes par exemple. M. Peillon a devant lui un chantier peu ordinaire, j'espère qu'il tiendra le coup. Parce que j'avoue que malgré mes préventions après la "grande concertation" dont on nous a rebattu les oreilles en 2012, je vois aujourd'hui un homme que je pense honnête et qui me semble prendre la bonne voie. Ne me faites pas mentir, M. Peillon! Je suis critique, mais je sais aussi reconnaître les mérites d'autrui.
Reste la question cruciale de la direction d'école.
Je l'ai écrit plus haut, le ministre craint les syndicats. A tort. Leur puissance ou leur aura maintenant n'est plus à la hauteur de leur réputation. Je ferai abstraction du trio infernal des syndicats d'extrême-gauche qui ne veulent rien savoir, ne pensent rien et disent non à tout: ils ne représentent qu'eux-mêmes, c'est à dire personne, et leur audience chez les enseignants est aussi nulle que leur niveau intellectuel. Leur capacité de nuisance est également réduite à la portion congrue, il suffit de voir leurs derniers appels à la grève ou à manifester qui ne réunissent plus que quelques pékins égarés dont les parents communistes ou trotskystes vivotaient dans l'attente d'un "grand soir" qui s'est finalement avéré une nuit bienfaisante. Ignorons-les. Ignorons aussi le SGEN-Cfdt, qui ne sait plus où il en est: il s'est égaré, fourvoyé, perdu, il erre désespérément dans la forêt à la recherche de la sortie, mais tourne en rond. Ignorons enfin les "petits syndicats", qui ne représentent pas plus d'enseignants qu'ils n'en représentaient avant, et existent encore on ne sait trop pourquoi. Je le déplore, certains ont de bonnes idées. Mais bon. En revanche, c'est à un combat de titans que nous assistons entre les deux frères ennemis issus de l'heureusement défunt SNI-pegc, à savoir le SE-Unsa progressiste et le conservateur SNUipp. Enfin, de titans... j'écris ça pour leur faire plaisir. J'observe plutôt une lutte de nains, un pugilat désespéré pour attirer les derniers syndiqués d'une profession qui ne l'est plus qu'à 15%, contre 70% il y a trente ans. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer la capacité de nuisance de ces gens-là, dont les déclarations les plus ridicules arrivent encore à trouver un écho chez certains enseignants désespérés ou trop bêtes pour voir plus loin que le bout de leur nez. Quand je lis ce qu'arrivent à écrire dans les forums internet certains de mes collègues, je me dis que vraiment l'être humain est encore loin de l'ultime niveau de conscience, et qu'il va encore falloir de nombreux cycles de réincarnation.
Pourtant la nécessité de donner aux écoles leur autonomie, et par définition aux directeurs d'école un statut clair qui leur permettre d'encadrer cette autonomie, est aujourd'hui une évidence pour tous ceux qui croient en l'avenir de l'école publique, pour tous ceux qui ont compris que l'éducation est pour une Nation un investissement indispensable, pour tous ceux qui voient clairement que seul un directeur d'école à la mission parfaitement définie et aux prérogatives élargies peut donner à TOUS les élèves de son école la certitude d'un investissement complet au service de leur travail, sinon la garantie de leur totale réussite scolaire.
Cette évidence est partagée par les élus locaux, par les représentants de la Nation à la Chambre ou au Sénat, par la plupart des familles, celles du moins qui s'investissent dans l'éducation de leurs enfants et comprennent le rôle primordial de l'école.
J'ai ouï dire, parce que j'ai des antennes un peu partout et de grandes oreilles, que certaines des mesures d'urgence que je réclame sur ce blog depuis des mois pourraient être discutées, voire proclamées, à la prochaine rentrée. J'aurais espéré un calendrier plus rapproché, une ou des annonces dès cette fin juin afin d'apporter aux directeurs d'école de meilleures perspectives, de donner envie de continuer et de combattre la lassitude qui nous accable tous. Je ne suis pas le maître. Et comme vous tous, chers collègues qui vous accrochez encore, je prépare la rentrée de septembre sans joie mais avec conscience. Néanmoins, sachant qu'à part les syndicats seul le GDiD a été écouté ce mois-ci au ministère lors des discussions concernant le direction d'école, sachant que le GDiD sera également sollicité en parallèle des négociations de septembre qui légalement ne peuvent concerner que les instances syndicales, j'ai bon espoir que nombre de nos revendications seront entendues, d'autant que le SE-Unsa lui-même en soutient une grande partie. Nous aurons au moins un allié dans la place, sans compter un ministère qui peut-être a eu le temps d'appréhender la réalité du fonctionnement du terrain comme ses évidents besoins de structuration locale. Il faudra combattre un SNUipp hésitant qui se réfugiera peut-être dans ses vieilles lunes par peur du changement. Je ne peux pas, je ne veux pas imaginer qu'une partie même seulement de ce que nous réclamons puisse nous être refusée, car ce serait le signal de l'effondrement de l'école telle que je la souhaite, structuré et efficiente, au plus près des besoins de nos élèves. Je crains qu'alors nombre de directeurs et directrices encore accrochés parce que bercés d'espoir lâchent définitivement leur mission, ce qui signifierait l'abandon soudain de millénaires d'expérience cumulée.
Je ne crois pas pour autant que les directeurs d'école obtiendront un statut dans l'immédiat. Je ne suis pas un imbécile, et il faut un début à tout, même à l'abandon du syndrome "caporaliste" par certaines centrales syndicales qui se dandinent encore d'un pied sur l'autre comme un tout-petit qui a envie de faire pipi.
Et puis il faudra être clair, même vis-à-vis de nos alliés dans la place. J'ai reçu un mauvais signal hier dans le courrier électronique de mon école en recevant la proposition d'employer une EVS l'an prochain. J'ai déjà donné, merci. Même sans décharge je préfère encore faire mon boulot moi-même, cela me donne moins de peine et me prend moins de temps que d'en expliquer la teneur à une personne qui ne panne que couic au fonctionnement d'une école, quand elle comprend ce que je lui explique, et derrière laquelle je devrai néanmoins passer pour vérifier son travail.
Je peux admettre que le SE-Unsa, qui avait démarré cette ânerie en 2006 en signant le fameux "protocole" qui lui avait valu de perdre largement les élections professionnelles suivantes, reste dans sa propre logique en imaginant faire perdurer un système qui consiste à créer des milliers d'emplois précaires et inadaptés. Je peux l'admettre, mais je ne le soutiens pas. J'y suis même farouchement opposé, car je considère les EVS comme un cache-misère, une façon déloyale et coûteuse de détourner l'attention du vrai problème qui est celui du statut des directeurs d'école. Ce n'est pas du temps d'un autrui incompétent dont j'ai besoin, c'est du temps professionnel d'un enseignant qui pourrait me décharger de mon travail de classe pour me permettre de me consacrer à ma mission. Car contrairement à certains rien ne m'y rebute, même les tâches les plus ingrates, tant je sais que c'est au service de mes élèves que je les remplis, en facilitant le travail de mes collègues. Oui, j'ai du plaisir quand je déballe et vérifie des livraisons, ou quand je fais un inventaire. Pourtant je le fais sans aucune décharge, après mon temps de classe. Vous avez le doit de me prendre pour une andouille, je ne vous l'interdis pas. Mais pour moi la mission de direction est globale, elle inclut tout ce que je considère comme nécessaire au fonctionnement général de mon école. A mon âge, on ne se refait pas.
Dans cette optique de l'arbre qui cache la forêt, je comprends aussi que le SNUipp soutienne aujourd'hui activement l'arrivée des EVS dans les écoles, alors que ce syndicat a farouchement combattu la chose il y a peu. Pour le SNUipp, c'est une excellente façon d'ignorer la revendication du statut des directeurs d'école, ou du moins de la retarder au maximum, tant je crois ce statut imparable et irrévocable. C'est bien pourquoi je considère que le SE, pris à son propre piège, a eu tort de persister à les réclamer. Le ministère pense sincèrement que la mesure qu'ils ont prise, comme l'arrivée aussi de "contrats aidés", est une aide réelle pour les écoles. Ne nous leurrons pas, chers collègues directrices et directeurs d'école, c'est de la glu que l'on vient de répandre sous vos pas, un moyen pratique de ne pas vous accorder rapidement ce que vous souhaitez autant que moi, un statut qui vous libère les épaules et vous permette d'accomplir au mieux votre mission de direction. Il faut arrêter les blagues, comme l'écrivait récemment le SGEN-Cfdt: c'est d'un statut que nous avons besoin. Mais je crois vraiment le ministère sincère, il se laisse bercer par les sirènes syndicales. J'espère qu'il aura entendu les représentants du GDiD.
Voilà où j'en suis. En cette fin juin, la tête lourde de fatigue, le corps épuisé, je veille à terminer ce qui doit être fait, à préparer ce que je peux anticiper. Nous nous acheminons vers les vacances, en espérant que les conditions climatiques nous permettront de souffler et de faire le plein de lumière. Je vais dès ces derniers mots écrits me servir un pastis, car le soleil brille par la fenêtre du lieu où je tape ces mots. Je vous souhaite, chères et chers collègues, amis lecteurs qui me suivez dans mes réflexions, soutiens ou détracteurs, de bonnes, reposantes et méritées vacances, car je ne sais pas si j'aurai la force d'ajouter avant samedi prochain un nouveau billet. A moins qu'une annonce ministérielle...